Down on the upside (Soundgarden)

 



Deux après le succès colossal de « Superunkown » et ses dix millions de ventes, Soundgarden devenu superstar du rock est attendu au tournant et enchaine avec « Down on the upside ».
Avec sa pochette sobre ce cinquième album débute par un mid tempo de très bonne qualité « Pretty noose » doté de riffs gras et efficaces, de refrains prenants sur lesquels Cornell déploie sa voix incandescente.
Suivent ensuite « Rhinosaur » sans éclat particulier,« Zero chance » ballade douce amère dont le groupe est coutumier puis « Dusty » power ballade étrange naviguant entre deux eaux sans réellement choisir.
Alors qu’on s’apprête à s’endormir tout doucement, Soundgarden semble se souvenir qu’il est aussi un groupe de metal et sort « Ty cobb » morceau violent aux relents punk.
Le contraste avec le délicieusement planant « Blow up the outside world » n’en est que plus audacieux et la direction mélodique semble se confirmer sur « Burden in my hand » ballade plutôt agréable.
On s’agite un peu sur « Never named » puis replonge dans la mélancolie cette fois beaucoup plus profonde et minimaliste d‘« Applebite ».
Difficile de suivre un groupe qui semble s’échiner à nous perdre en route :
« Never the machine forever » fait ainsi figure d’électrochoc métallique salvateur pour replonger dans la fange dépressive de « Tighter and tighter » lui-même enchainé d’un rock tonique et puissant « No attention » !
Cornell remet ensuite ses habits de crooner sur « Switch opens » puis plane dans les hautes cimes éthérées de « Overfloater »…
La fin de l’album est fidèle au reste des compositions : puissance rageuse sur « An unkind » puis extinction minimaliste toute en feeling sur « Boot camp »
En conclusion, interprété comme un pseudo suicide commercial ou un album d’adieux, « Down on the upside » est un disque sans tube sauf peut être « Pretty noose », long, difficile d’accès, alternant sans cesse les ambiances tour à tour flottantes, tristes à mourir ou débordant de rage métallique…
En 1996, Soundgarden se sépare donc après avoir connu le succès et sans doute estimé qu’il ne constituait pas une fin en soi.
Reste un album en demi-teinte, artistiquement estimable mais triste comme un adieu sous la pluie.

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