S&M (Metallica)
Pour boucler la fin du millénaire, Metallica passablement ébranlé sur ses bases semble se chercher sans réel fil conducteur, sortant après l’album de reprises old school « Garage inc » un double live symphonique intitulé « S&M ».
Enregistré en 1999 avec l’orchestre symphonique de San Francisco dirigé par Michael Kamen, le double cd voit le jour en même temps qu’un copieux dvd immortalisant l’événement.
Le premier disque débute avec deux instrumentaux, « The ecstasy of gold » merveille d’Enio Morricone ouvrant systématiquement chacun des concerts des four horsmen, puis les interminables neuf minutes trente de « The call of the Ktulu » dont le coté épique reconnaissons le se marie plutôt bien avec l’imposant orchestre symphonique composé de plus d’une centaine de musiciens.
On rentre dans le vif du sujet avec « Master of puppets » et force est de constater que mis à part sur quelques courts et sympathiques moments, l’orchestre symphonique n’apporte pas grand-chose à la hargne d’un titre thrash old school.
Le constat est identique sur « Of wolf and man » morceau solide mais plusieurs crans au dessous du précédent.
Le procédé fonctionne sur « The thing that should not be » dont le coté répétitif et lassant est pratiquement annulé.
Metallica joue ensuite courageusement les morceaux de « Load-Reload » , « Fuel » dont la vitesse ne permet que quelques petits arrangements épars, « The Memory remains » plus intense et sympathique que prévu en raison d’une forte participation du public sur les vocaux de Marianne Faitfhfull.
Premier inédit de ce double live, « No leaf clover » est un excellent mid tempo rock mélodique et puissant ou l’orchestre apporte un vrai plus.
Pas de surprise sur « Hero of the day » fidèle à sa propre médiocrité puis « Devil’s dance » se voit curieusement amputé de son aspect sombre et inquiétant.
Le premier disque se conclut sur la longue ballade mélodique « Bleeding me » excellente sur disque dont la version live symphonique n’apporte rien.
Le second disque début par une pièce maitresse du répertoire des américains, « Nothing else matters » qui fonctionne avec ou sans orchestre.
Le quelque peu oublié mais pourtant intéressant « Until it sleeps » se voit revanche rehaussé en version symphonique dans ses passages mélodiques ou plus appuyés.
Les quelques petites innovations sur « For whom the bell tolls » demeurent anecdotiques, tandis que -Human » mid tempo lourd extrêmement plaisant constitue la seconde bonne surprise inédite de ce disque.
« Wherever I may roam » gagne un tantinet en intensité dramatique mais la plus grande réussite du disque est sans nul doute la métamorphose de « The outlaw torn » transfiguré de beauté et de majesté dans sa version symphonique.
Lourd et syncopé, « Sad but true » est encombré plus qu’autre chose par ses arrangements symphoniques.
L’un des meilleurs morceaux du répertoire de Metallica et peut être traditionnellement le moment le plus fort en concert, « One » perd plus qu’il ne gagne avec l’adjonction d’un orchestre qui le surcharge inutilement.
Le concert se termine sur deux titres majeurs « Enter sandman » rendu incroyablement intense plus par la participation du public que par l’orchestre et « Battery » qui ne fonctionne pas dans cette configuration malgré les efforts du groupe.
En conclusion, « S&M » Est-ce que l’on a coutume de définir comme une expérience, c’est-à-dire un essai émanent d’un désir ou fantasme, d’une curiosité mais qui une fois accompli n’a pas vocation à être reconduit.
Beaucoup ont reproché a Metallica sa folie des grandeurs en se payant un orchestre complet pour assoir une crédibilité dans le monde de la musique classique qui par essence snobera toujours un genre aussi vulgaire que le heavy metal.
Ces considérations mises à part, à quelques exceptions prêt, les réarrangements symphoniques du répertoire de Metallica ne lui apportent rien mais ne lui enlève rien non plus.
Le résultat est étrange, parfois déroutant, forçant souvent le trait la ou cela n’est pas nécessaire.
Il reste bien entendu un produit bien léché, amené avec un grand professionnalisme (le Dvd est superbe) et l’impact scénique de Metallica toujours fantastique sur une scène de par son engagement.
Ultime détail, « S&M » est le dernier album avec Jason Newsteed mais à vrai dire le discret bassiste ne manqua pas par la suite à grand monde.
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