Un homme idéal (Yann Gozlan)

 

Sorti déjà en 2015, « Un homme ideal » est un thriller signé Yann Gozlan.

Mathieu Vasseur (Pierre Ney) est un jeune auteur essuyant refus sur refus pour la publication de son premier roman.

Vivant modestement dans les tours du 13ieme arrondissement de Paris, il découvre lors d'un déménagement le carnet de guerre de Léon Vauban, un ancien soldat de la guerre d'Algérie.

Happé par la prose du soldat, il intègre le journal dans son roman et envoie le manuscrit sous le titre « Soleil noir ».

Les retours sont alors exceptionnels et rapidement il décroche un contrat avec une maison d'édition.

Pierre devient subitement un auteur à succès et gagne même le prix Renaudot. Sa nouvelle notoriété lui permet de séduire Alice Fursac (Ana Girardot) une conférencière évoluant dans le milieu de la littérature.

3 ans après, Pierre rencontre la famille Fursac, de riches notables du Sud de la France mais derrière le couple idéal qu'il forme avec Alice, se cache une situation citrique : sans nouveau manuscrit, Pierre est menacé par Vincent (Marc Nabé) son éditeur d'un procès pour rembourser toutes les avances qu'il a reçu.

A découvert bancaire, Pierre gagne du temps alors qu'il n'a pas écrit une ligne de son nouveau manuscrit.

A la villa des Fursac la situation se tend d'autant plus que Stanislas (Thibault Vinçon) l'ex d'Alice se montre jaloux et désagréable à son égard.

Lorsqu'un homme l'aborde dans une dédicace en se présentant comme le fils Stéphane Marsan (Laurent Grevill) le fils de l'ami du soldat à qui il a « emprunté » le manuscrit, Mathieu comprend qu'il est victime d'un odieux chantage.

Marsan demande 50 000 euros en menaçant de tout révéler à sa belle famille et pris à la gorge, Mathieu simule un cambriolage dans la villa pour dérober les pistolets de collection du père Fursac (André Marcon).

Mais Stanislas se méfie de Mathieu et trouve les armes volées. Une lutte débute qui se solde par la mort du curieux.

Paniqué, Mathieu s'enfonce dans ses mensonges et fait disparaître le corps en pleine nuit en le jetant dans la mer.

Alors que touché par une inspiration soudaine il parvient enfin à coucher quelques lignes sur ordinateur, le corps de Stanislas est repêché par la gendarmerie qui annonce des prélèvements d'ADN imminents.

Se sachant pris, Mathieu se rend à un dernier rendez vous avec Laurent et le tue en simulant un nouvel accident de voiture. Après avoir incendié le véhicule il simule également sa propre mort pour échapper à la justice.

Le film se termine sur une vision de Mathieu devenu un manutentionnaire anonyme voyant Alice et son jeune enfant faire une lecture publique de son second livre, finalement publié.

En conclusion, « Un homme idéal » est un film particulièrement prenant.

Le scénario construit sur le thème de l'imposteur est brillant, la réalisation sans temps mort, quasi parfaite.

Pierre Ney habite à merveille ce personnage en quête de reconnaissance, évoluant dans un milieu social très privilégié qui n'est pas le sien et s'enfermant peu à peu dans un inextricable labyrinthe de mensonges.

Intense, angoissant, malgré quelques incohérences (un corps lesté qui remonte ? Un canot pneumatique égaré ? Un cadavre dissimulé toute une nuit dans des WC sans attirer l'attention de sa compagne?), « Un homme idéal » s'impose comme un grand thriller français et une référence du genre.

Et si le couple Ney-Gozlan faisait des étincelles ?