Sworn to a great divide (Soilwork)


 

En 2007, Soilwrok a atteint son rythme de croisière d’un album tous les deux ans et produit « Sworn to a great divide » avec cette fois une pochette œuvre d’art aussi magnifique qu’effrayante.

Comme dans toute entreprise humaine s’étalant sur la durée, les défaillances se suivent inévitablement.

Cette fois la perte est grande puisque c’est le guitariste Peter Wichers pilier du son Soilwork depuis les débuts du groupe qui part et est remplacé par Daniel Antonsson.

Le premier morceau « Sworn to a great divide » produit une entame agressive, virile, surpuissante, à peine atténuée des quelques touchettes mélodiques habituelles du groupe.

Après le choc initial vient « Exile » magnifique titre sur lequel les flambées de violence sont instantanément noyées par de grands et beaux refrains.

La même formule est appliquée avec un talent inouï sur « Breeding thorns » rehaussé de gimmick de claviers et de refrains emballants atténuant le coté bulldozer initial.

Sur « Your beloved scaperont » , Soilwork réussit le tour de force de frapper à assommer un troupeau d’Aurochs tout en distillant juste ce qu’il faut de fluidité et d’émotion.

Le très rapide et agressif « Pittsburgh syndrom » rappelle le death metal old school des débuts tandis que « I, vermin » n’est également pas en reste niveau puissance de feu.

Le groupe adoucit ensuite sensiblement le ton sur « Light, discovering darkness » qui malgré quelques relents de violence, contient sans nul doute les plus belles parties vocales chantées par Strid.

Le niveau baisse un peu sur « As the sleeper awakes » aux transitions trop maladroites puis revient au nominal avec « Silent bullet » retrouvant la bonne carburation entre couplets hautement cadencés et refrains cristallins.

Strid hurle tout son saoul sur « Sick heart river » assez lourdingue mais se rattrape sur le final « 20 more miles » aux refrains très accrocheurs.

En conclusion, en toute objectivité, « Sworn to a great divide » beaucoup plus agressif et heurté que son prédécesseur n’arrive pas à en égaler la fluidité.

La formule qui fit la renommée du groupe est assénée sans grande variation sur les onze titres du disque.

Les structures sont simples, un peu stéréotypées mais Soilwork maitrise à la perfection son art et demeure capable de produire des titres d’une puissance ahurissante tout en conservant une légère touche mélodique pour ne pas totalement asphyxier l’auditeur.

Tout en reconnaissant la très efficacité de « Sworn to a great divide » , je lui préfère toutefois l’approche plus aérienne et émotionnelle de « Stabbing the drama ».

Malgré sa rudesse bien au delà du seuil de tolérance de l’humain moyen, Soilwork fait partie de mes groupes préférés, sans doute parce que sa musique contient des éléments qui me font partie de moi : dureté, énergie, violence mais aussi douceur, sensibilité, besoin de calme, de détachement, de solitude.

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