Death magnetic (Metallica)
Cinq années après un « Saint anger » aussi douloureux qu’un accouchement vous meurtrissant durablement dans vos chairs, Metallica qu’on croyait mort artistiquement parlant et rongé de l’intérieur, revient avec « Death magnetic » en 2008.
La pochette morbide en forme de cercueil et le retour au vieux logo abandonné en 1996 sont les signes avant coureurs d’un changement d’orientation musicale du groupe et d’un retour à ses racines foncièrement plus thrash.
La mort magnétique débute avec un morceau trés vivant « That was just your life » .
On assiste à un véritable tir de barrage avec le vrombissement incessant des guitares qui tournoient telles les pales d’un rotor d’hélicoptère poussées à plein régime.
Rapide, incisif, doté de l’immense puissance de feu de ses riffs fantastiques, « That was just your life » se distingue du coté crade et bourru de l’album précédent par un son plus clair et fluide.
La guerre semble bel et bien déclarée avec « The end of the line » qui mitraille à tout va, causant de profondes brèches dans les conduits auditifs de l’auditeur.
Le rythme ahurissant s’attenue aux deux tiers pour proposer un final plus calme.
Moins rapide et moins intense, « Broken, beat & scared » fait moins mal malgré un coté lourd et répétitif.
Metallica n’oublie pas pour autant sa face plus musicale et propose avec « The day that never comes » un grand titre complexe débutant comme une ballade pour atteindre progressivement des sommets d’intensité.
L’artillerie lourde est ensuite ressortie sur « All nightmare long » véritable brulot incendiaire déroulant un thrash in your face sans concession.
Moins frontal, « Cyanide » propose un heavy lourd et alambiqué assez difficile à suivre.
On ne sait pas trop bien pourquoi mais après le plantage de « The unforgiven II » sur « Reload », Metallica éprouve le besoin d’écrire le troisième volet « The unforgiven III » aussi long et inutile que le deuxième volet.
Construit sur un mid tempo vif et énergique, « The judas kiss » lance le long instrumental plutôt mélodique « Suicide & redemption » qui laisse s’exprimer les musiciens pendant prêt de dix minutes rappelant par instant la période Cliff Burton dans une registre toutefois largement moins créatif.
Malgré cela, ce serait mentir que ce « Suicide & redemption » ne présent aucun intérêt.
Le final sera plus féroce avec « My apocalypse » au thrash direct et violent.
En conclusion, avec sa forte coloration thrash mélodique, « Death magnetic » marque le retour de Metallica à ses premiers amours et à un style proche de celui pratiqué à la fin des années 80.
On pense brièvement à l’album « Master of puppets » considéré par les fans « purs et durs » comme le plus équilibré du groupe entre violence et mélodie, même si à vrai dire « Death magnetic » en est assez éloigné par son contenu plus moderne.
La force de ce disque est sa production, très soignée par Rick Rubin, qui évite au groupe le coté démo par instant déplaisant de « Saint anger ».
Le son trouvé par Rubin est lourd, clair et ultra puissant.
Après une entrée en matière impressionnante nous ramenant vingt ans en arrière, « Death magnetic » marque le pas à mi course avant de corriger le tir dans sa dernière partie.
Assez étrangement, cet album fut assez critiqué par les anciens fans, reprochant au groupe de revenir à une orientation passéiste sans réelle conviction.
La réalité est que beaucoup de vieux thrashers n’ont jamais pardonné au groupe le succès du « Black album » et critiquent à peu prêt tout ce qu’ils font, que ce soient les expérimentations de « Load-Reload », la réédition de reprises, la collaboration avec un orchestre symphonique ou la production rugueuse de « Saint anger » .
En gardant la tête froide, malgré quelques imperfections « Death magnetic » est album efficace, énergique et puissant qui rassasiera la faim des plus affamés fans de métal.
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