Sermons of the sinner (KK's Priest)

 



Après son départ de Judas Priest en 2011, on attendait plus grand chose de KK Downing à part couler une retraite heureuse et profiter de ses gains amassés au cours d'une prolifique carrière internationale.

Mais en 2021, le talentueux guitariste refait parler de lui artistiquement en débauchant Tim Owens, lui aussi (éphémère) ancien membre de Judas et véritable chanteur-mercenaire mangeant à peu près tous les râteliers ainsi que plusieurs second couteaux AJ Mills (batterie), Sean Elg (batterie) et Tony Newton (basse).

Son projet KK's Priest, issue probablement de nombreuses études marketing effectuées par les plus grandes boites de consulting du monde accouche donc d'un premier album « Sermons of the Sinner » à la pochette évoquant un manuel de sorcellerie pour enfant de 5ieme.

Après une courte introduction censée « faire peur » « Hellfire thunderbolt » plante le décor : tempo rapide, voix aiguë/agressive, refrains appuyés : nous sommes ici en terrain plus que connu du coté du heavy traditionnel à la Judas Priest.

Sur « Sermons and Sinner » la ressemblance est encore plus frappante tant Ripper parvient à cloner à la perfection un Rob Halford très énervé sur des riffs echevelés dont seul KK ou presque à le secret.

« Sacerdote y Diablo » évoque plutot les dernières productions du Priest, avec une ambiance sorcellerie/épique un chouia plus travaillée, même si la structure reste très linéaire et le rythme toujours très soutenu.

On revient à du basique avec « Raise your fists » qui malgré son coté sympathique ne parvient pas au statut d'hymne fédérateur auquel il prétend et il est difficile de ne pas sourire à l'écoute de « Brothers of the road » qui pourrait figurer sur n'importe quel album de Manowar.

Si vous pensez qu'il manque un hymne à cet album, KK et sa bande viennent combler ce manque avec « Metal through and through » mais malgré le talent vocal de Ripper, les grands chœurs et les parties de guitares éblouissantes, la sauce ne prend pas.

Le niveau remonte avec « Wild and Free » plus simple, direct et enlevé avant un final composé de « Hail for the Priest » qui atteint sa cible et se positionne par son équilibre parfait comme l'hymne tant recherché depuis le début du disque et du plus poussif « Return of the sentinel » à l'opposé complètement raté.

En conclusion, malgré son artwork-concept « cheap » au possible, « Sermons of the sinner » n'a si on dépasse ses quelques préjugés, pas à rougir de la comparaison avec le Judas Priest des années 2010-2020.

Alors oui bien sur, certains morceaux sont plus bancals que les autres et se vautrent dans une certaine facilité (voir « Brothers of metal » « Raise your fists ») et l'aspect grandiose de l'album tombe le plus souvent à plat (« Return of the sentinel ») mais attention KK du haut de ses presques 70 ans, est toujours un fantastiques guitariste, capable de produire des riffs accrocheurs et des solos à haute vélocité qui ont servi de base au heavy metal moderne.

Dans ses meilleurs passages (et ils sont nombreux), « Sermons of the sinner » sonne donc comme du très bon Judas Priest moderne, d'autant plus que Ripper comme presque toujours effectue une prestation de belle qualité (« Sermons and Sinner » « Hail for the Priest »).

Bravo donc à KK de continuer à entretenir la flamme !

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