Blood of the nations (Accept)


 

Plombé commercialement après « Predator », Accept va connaitre une longue éclipse, chacun des musiciens vaquant à ses propres projet solos.
En 2010 pourtant, les vétérans décident à la surprise générale d’une reformation sans le mythique chanteur Udo Dirkschneider mais avec l'américain Mark Tornillo et émergent de l‘oubli avec « Blood of the nations » à la sobre pochette ensanglantée.
L’entame se fait plutôt au premier abord rassurante sur un « Beat the bastards » certes relativement peu original mais musclé et nerveux avec le timbre éraillé de Tornillo finalement assez similaire à celui de Dirkchneider.
Lui succédant, « Teutonic terror » se montre supérieur atteignant par la puissance de ses refrains et chœurs épiques le statut d’authentique hymne heavy-metal.
Gros riffs, ambiances variées plus travaillées et moins bestialement frontales confèrent à « The abyss » un certain cachet même si les hurlements de Tornillo se montrent parfois pénibles à supporter sur près de sept minutes.
On s’ennuie ensuite ferme sur « Blood of nations » très linéaire, lourd et braillard puis enlise les chenilles du Panzer sur « Shades of death » plombé de pesants arrangements néo-classiques sur sept minutes et demi interminables.
Accept fait parler la poudre sur « Locked and loaded » rapide et rageur puis sort les extincteurs avec la ballade « Kill the pain » sur laquelle la prestation de Tornillo se fait agréable à défaut d’atteindre les sommets de l’ère Dirkschneider.
On s’excite un peu sur « Rollin’ thunder » rappelant le meilleur d’un groupe affuté et tranchant puis déroule sans trop forcer « Pandemic » enchainé d’un « New world coming » sombrant dans la facilité.
En guise de bonus, le live « No shelter » un live musclé puis « Bucket full of hate » impressionnant de puissance épique.
En conclusion, il fallait bien qu’Accept tente un jour de redémarrer un jour la machine mais malgré les efforts de Turillo dont le chant éraillé manque de variété et de feeling, « Blood of nations »  demeure d’une grande platitude.
Nous sommes certes en présence d’un authentique album de heavy metal viril et brutal mais sans grande innovation ou prise de risques permettant de passer à la catégorie supérieure et de côtoyer les sommets du groupe dans les années 80.
A réserver donc aux plus inconditionnels du cuirassé allemand qui malgré de louable effort ne saurait faire oublier la perte incommensurable de son nabot mentor…

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