Reload (Metallica)


 


En 1997, Metallica sort « Reload » le petit frère de son d'un « Load » très contesté au sein de ses fans.

J’avoue que « Load » avait été un choc pour moi et malgré toutes mes bonnes dispositions pour ce groupe que je vénérais à l’époque, j'avais du mal à digérer ce changement de style aussi attendais je peu être un peu naïvement un renouveau avec « Reload ».

Pourtant malgré sa pochette bien étrange, « Reload » commence très fort avec « Fuel » morceau rapide, hargneux et doté de refrains très accrocheurs.

Lancé par pareil bolide, « The Memory remains » bien que plus rock passe assez bien même si pour être honnête la présence vocale d’une Marianne Faithful bien fatiguée n’apporte pas grand-chose.

Le clip par contre montrant le groupe jouant sur dans une petite chambre bougeant en permanence sur un mouvement de balancier géant valait le détour.

Le troisième titre, « Devil’s dance » est intéressant par sa lourdeur et son atmosphère ésotérique menaçante digne d’un Black Sabbath.

Puis, surprise, Metallica remet le couvert avec « The unforgiven II » perdant la force dramatique de la première version dans une parodie pénible et sans âme.

Cette déception est pourtant magnifiquement gommée par le joyau méconnu qu’est « Better than you » mid tempo heavy doté d’une rythmique de rouleau compresseur assez irrésistible.

Puis comme pour « Load » , les choses se gâtent, et l’album jusqu’alors tout à faite honnête part sur des chemins de traverse.

« Slither » et « Carpe diem » sont longs, mous et s’engluent dans un rock sans éclat meme si ce dernier s’avère un tantinet plus groovy.

Le paroxysme est atteint avec « Bad seed » qui se traine lamentablement comme un escargot agonisant sur plus de quatre minutes particulièrement pénibles.

Metallica reste dans la meme veine mais se montre tout de meme plus inspiré avec « Where the wild things are » à l’atmosphère étrange et éthérée comme un mauvais songe.

Saluons sur ce plan le chant de James Hetfield, remarquable dans ce registre plus mélodique.

A ce stade pourtant l’auditeur de heavy métal traditionnel est complètement largué et ne suit plus qu’avec beaucoup de réticence le groupe dans ses expérimentations.

Et il n’est pas au bout de ses peines ! Car si l’énergie revient fugacement sur un « Prince charming » finalement bien poussif, Metallica propose ensuite son morceau le plus audacieux « Low man’s lyrics » , belle ballade celtique pleine de retenue et de mélancolie.

Dans ce foutoir musical, Metallica tire un des rares coups de canons du disque avec le rapide et enlevé « Attitude » qui rappelle que les four horsemen furent il n’y a pas si longtemps les maitres incontestés du heavy metal puis finit sur « Fixxxer » interminable délire de plus de huit minutes poisseuses et soporifiques.

En conclusion, après une courte illusion, mes espoirs ont vite été  balayés.

Issus de mêmes sessions, « Load » et « Reload » se ressemblent comme deux gouttes d’eau et ont les même défauts, morceaux rock, longs, mous et surtout globalement peu inspirés.

Même si la country nous est cette fois épargnée, on ne peut pas dire pour autant que « Reload » relève franchement le niveau d’un « Load » décevant.

Nous sommes si loin du niveau de qualité stratosphérique du « Black album » qu’on peut même penser que le groupe incapable d’assumer son succès phénoménal voulut effectuer une sorte de suicide musical en partant sur un style difficile à suivre et très éloigné du thrash vindicatif de ses débuts.

« Load » et « Reload » sont pour moi deux extra terrestres dans la discographie du groupe, deux tentatives ratées d’expérimentations musicales qui me détachèrent à peu prêt irrémédiablement de ce groupe par ailleurs souvent génial.

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