Natural born chaos (Soilwork)


 

Plongée dans un style jusqu’alors boudé en ces colonnes, le death metal avec un des ses plus valeureux représentants, le groupe suédois Soilwork.

Après deux albums de pur death violent réalisés à la fin des années 90, Soilwork a la bonne idée d’apporter un peu de mélodie à son style jusqu’alors très abrasif.

La mue s’opère peu à peu avec « A predator’s portrait » puis encore plus nettement avec « Natural born chaos » en 2002 dont il est ici question.

A la paire de guitariste composée de Peter Wichers et Ola Frenning s’ajoute la section rythmique Ola Flink (basse) Henry Rata (batteur) sur lesquels viennent se greffer les particularités du groupe le clavier Sven Carlsson remplaçant de Carlos Del Olmo Holmberg et le chanteur Bjorn Strid dit Speed.

Avec l’une des pochettes les plus artistiquement réussies que je connaisse, « Natural born chaos » débute par « Follow the hollow »  titre ultra tonique au groove hyper entrainant.

L’auditeur se sent bousculé, pris de vitesse mais en même temps puissamment stimulé.

Les premières incursions mélodiques se font sentir avec « As we speak » alternant couplets rugueux et refrains extrêmement aériens emplis de grâce.

La formule est reprise avec succès sur « The flameout » avec toutefois un peu moins de magie.

Soilwork durçit le ton avec « Natural born chaos » « Mindfields » morceaux rapides qui développent une puissance brute réellement impressionnante.

L’aspect mélodique resurgit brillamment avec « The bringer » aux refrains particulièrement soignés mais surtout avec « Black star deceiver » véritable joyau alternant couplets destructeurs gavés de riffs assassins et refrains en pur état d’apesanteur.

Même si on descend de plusieurs étages, « Mercury shadow » et « No more angels » remplissent efficacement leurs rôles, ce dernier dans un registre plus trapu.

Le dernier titre « Soilworker’s song of the damned » pousse la formule gagnante encore plus loin avec encore plus de mélodies sur les refrains et les solo tout en conservant le coté hargneux du death.

En conclusion, « Natural born chaos » est un immense album de death metal mélodique.

Alors qu’on pensait le metal figé dans ses codes, Soilwork apporte sa pierre à l’édifice en insufflant un vrai vent de modernité à ce style volontiers passéiste.

La musique ici proposée est bien sur toujours violente, mais au milieu de ces sombres nuées les douces accalmies qui la traversent n’en sont que plus belles grandement aidées il est vrai par le très grand talent vocal de Bjorn Speed Strid.

La maitrise des suédois est ici réellement impressionnante avec des structures moins alambiquées que celles d’un Fear factory mais un style frais, direct, spontané et gavé d’énergie.

Avec ce quatrième album impeccable digne des plus grands, Soilwork se positionne comme la vraie relève du metal des années 2000.

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