Holy land (Angra)

 



En 1996, Angra poursuit sur sa lancée et sort son second album devenu aujourd'hui un classique du heavy metal.

Pour l'occasion, le groupe qui a acquis une certaine notoriété avec son premier album s'attache les services de l'Allemand Sascha Paeth aux claviers d'un batteur attitré Ricardo Confessori mais surtout d'une pléthore de musiciens additionnels: joueurs de percussions, de flutes, de violon, sifflets et berimbau afin de colorer son heavy metal de tonalités brésiliennes.

Avec sa superbe pochette évoquant une carte maritime avec une forte référence à la découverte du Brésil au « Holy land » débute de manière quasi religieuse par l'instrumental « Crossing » puis propose avec « Nothing to say » un titre introductif magistral rapide, puissant et épique.

Comme pour « Angels cry » une ballade suit : « Silence and distance » aérienne et agréable mais c'est véritablement sa successeur « Carolina IV » qui atteint le niveau supérieur avec une construction en plusieurs parties : première partie sublime de grâce, seconde plus soutenue long instrumental dans lequel les rythmes brésiliens sont introduits et rebouclage ensuite vers le début, le tout étalé sur plus de dix minutes !

Les Brésiliens poursuivent dans la même veine avec « Shaman » superbe de variations musicales et nous emportent dans le souffle épique de « Make believe » magnifique ballade toute en grâce et en sensibilité.

En comparaison, « Z.I.T.O » paraît plus linéaire et convenu mais on tombe une nouvelle fois à genoux sur « Deep blue » à la portée quasi religieuse et termine ce merveilleux voyage musical charmé par « Lullably for Lucifer » ultime merveille concluant en beauté ce chef d’œuvre.

En conclusion, si j'avais pu être sévère avec « Angels cry », premier album de jeunes Brésiliens ayant du mal à canaliser leurs influences et leur fougue, le changement opéré en trois ans avec « Holy land » laisse sans voix.

« Holy land » est en vérité un chef d’œuvre, un album majeur du heavy metal qui fait entrer Angra dans la cour des plus grands.

En réalité les influences brésiliennes se font ici discrètes mais la musique proposée est suffisamment riche, variée et bouleversante pour se suffire à elle-même.

A l'image de sa superbe pochette, « Holy land » emporte l'auditeur dans un voyage sensoriel fascinant tant chaque titre est délicatement ciselé comme sous les coups de marteaux de tailleurs de pierres précieuses passés maitre dans l'orfèvrerie.

Le groupe se montrera incapable de rééditer l'exploit et implosera deux années après, laissant ce magnifique témoignage pour la postérité.

« Holy land » ou l'album idéal pour faire aimer le métal à votre copine ? En tout cas, là ou il est André Matos peut être fier se son œuvre !

Deus é brasileiro, não é ?

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