Faith (George Michael)
Vous serez sans doute surpris de trouver la chronique d’un album de George Michael dans les colonnes de ce blog mais après la mort tragique à 53 ans du chanteur le jour de Noël 2016, je me suis senti obligé de rendre hommage à tout ce pan de mon enfance et de la pop-music des années 80.
A la fin 1987, George Michael, le génie créateur du duo de boys-band avant l’heure Wham ! s’émancipe et sort son premier album solo intitulé « Faith » à la pochette aussi virile que sexy.
Dans le premier titre « Faith », le chanteur effectue un virage à 180° sur son style habituel avec un morceau acoustique inspiré par le rock ‘n’ roll et une image toujours sexy mais beaucoup plus virile avec jean moulant délavé, perfecto, santiags, barbes et lunettes de soleil.
Le message est clair : Michael n’est plus un minet mais un homme dans la force de l’âge désireux de s’affirmer individuellement.
En plein dans les années MTV, « Father figure » soigne son clip comme si il s’agissait d’un mini film ce qui n’empêche pas ce titre sensuel et feutré de figurer parmi ses plus grands tubes.
Survient alors l’objet du scandale, « I want your sex » appuyé par un clip très sexy mais finalement assez chaste dans lequel à l’instar de Madonna, Michael expose ses fantasmes avec comme support la séduisante mannequin asiatique Kathy Jeung.
Frappé de censure dans les médias anglo-saxons, « I want your sex » est avec le recul un morceau très/trop typé années 80 qui ne sort réellement du lot que par la voix du grand George.
Plus politiquement correct, « One more try » est certes une ballade langoureuse, mais surtout un slow mortel porté par une voix exceptionnelle qui aida beaucoup de teen-agers comme moi à se donner du courage dans les boums des années 80.
Après ces quatre tubes monumentaux qui écrasèrent les hits parades de l’époque, « Hard day » fait figure de petite douceur sucrée particulièrement agréable, « Hand to mouth » est soporifique et sans intérêt.
« Hands to mouth » fait taper du pied par son groove soutenu et ses arrangements soignés pour permettre de retrouver le George Michael conquérants des charts dans « Monkey » titre chaloupé et sexy soutenu par une vidéo bien léchée confirmant son statut d’icône naissante.
Un berceuse langoureuse « Kiss for a fool » plus tard et deux remix viennent gonfler la fin de cet album, celui de « Hard day » absolument massacré et aujourd’hui sonnant affreusement ringard et « A last request » chapitre final d’ « I want your sex » beaucoup plus calme et éthéré.
En conclusion, « Faith » et ses neufs titres réels auront suffi à faire naitre une superstar dans la musique.
Vendu à plus de vingt cinq millions d’exemplaires, « Faith » est le Big bang de George Michael et constitue quoi qu’on dise une référence de la pop culture des années 80 au même titre que « Thriller » de Michael Jackson, « Like a Virgin » de Madonna ou « Purple rain » de Prince.
Artiste majeur ayant connu une seconde partie de carrière beaucoup plus chaotique avec une gestion difficile du succès, des procès à rallonge avec sa maison de disque, des problèmes personnels, des dépressions, des révélations forcées sur son homosexualité mais également des prises de positions et des engagements courageux contre le SIDA, George Michael restera pour moi comme un chanteur exceptionnel à la voix chaude et sensuelle.
En quelque sorte, « Faith » représente un condensé de sa carrière solo, mélange de talent, de provocation, de douceur, de sensibilité et d’une certaine profondeur.
La perte du talentueux et torturé beau George n’en est sans doute que plus douloureuse pour ses innombrables fans.
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