Bon anniversaire, Gabriel (Luiz Alfredo Garcia-Roza)

« Bon anniversaire, Gabriel » est le troisième roman policier de Luiz Alfredo Garcia-Roza.

Sorti en 2006, « Bon anniversaire, Gabriel » comporte une trame atypique qui montre Gabriel, un jeune homme de trente ans obsédé par l’idée qu’il va tuer avant 1 an après qu’un voyant lui ait fait cette désagréable prédiction au cours de sa dernière fête d’anniversaire.

Employé de bureau vivant encore chez sa mère Madame Alzira dans un petit appartement de Botafogo, Gabriel mène une vie solitaire simplement agrémentée d’une relation naissante avec une collègue nommée Olga.

Paniqué, il vient solliciter l’aide du commissaire Espinosa qui ne pouvant l’arrêter pour un crime à venir, le place sous la discrète surveillance de son adjoint Welber qui confirme le caractère perturbé du jeune homme qui effectue de longues marches dans les quartiers sud afin de retrouver le prédicateur, un étranger surnommé l’Argentin.

Finalement Welber retrouve le premier l’Argentin nommé Hidalgo, qui s’avère un Chilien naturalisé Brésilien arnaquant des parents d’enfants malades en se produisant dans des hôpitaux.

Homme charismatique et intelligent, Hidalgo nie être un voyant et reconnait tout juste avoir voulu faire une blague à Gabriel sans en mesurer les conséquences dramatiques.

En effet, persuadé d’être menacé, Gabriel a acheté un revolver qui ne le quitte pas.

Espinosa commence à prendre l’affaire plus au sérieux lorsque Olga meurt, vraisemblablement jetée sur les rails d’un train à Barra de Tijuca après un rendez-vous amoureux raté avec Gabriel.

Gabriel qui a déjoué la surveillance de Welber dans le métro est le suspect le plus logique mais rien ne vient vraiment le confondre, ni son emploi du temps, ni les preuves matérielles.

La tension grimpe alors en flèche lorsque Irene, l’ancienne petite amie d’Olga fait part à Espinosa de filature et de menace à son encontre.

Espinosa est troublé par le belle graphiste de Sao Paulo et hésite en raison de ce passé homosexuel à se lancer franchement dans une relation avec elle.

Puis Hidalgo est assassiné d’une balle en pleine tête et à la surprise générale c’est Madame Alzira une chrétienne fanatique qui vient avouer les meurtres avant de mourir l’après-midi de sa déposition.

Espinosa est alors obligé de classer l’affaire mais sait en son for intérieur que c’est probablement Gabriel, troublé par la mort de son père quand il avait onze ans, qui a commis tous ces crimes…

En conclusion, « Bon anniversaire, Gabriel » est une enquête policier atypique reposant sur la dénonciation d’un crime à venir et sur des personnages étranges : le vieux garçon écrasé par une mère castratrice et un mystérieux voyant quasi insaisissable d’origine étrangère.

Espinosa a beaucoup de difficultés avec cette affaire hors normes d’autant plus que sa vie privée est chamboulée par l’arrivée d’une femme, Irène en lien directe avec une des proches du principal suspect.

On suit donc avec un plaisir certain les méandres d’une enquête délicate dans le Sud de Rio de Janeiro décrit avec talent et élégance par Garcia-Roza…