Histoire du football au Brésil (Michel Raspaud)
Sorti en 2010, « Histoire du football au Brésil » de Michel Raspaud aborde d’un point de vue sociologique la passion immodérée des Brésiliens pour le ballon rond.
Ce court ouvrage débute par une introduction historique et l’importation du sport en tant que vecteur de bonne santé par les Anglais puis les Allemands venus travailler au Brésil.
Alors que l’aviron et la natation reste un sport prisé des élites de Rio de Janeiro le football ne va pas tarder lui aussi à s’implanter.
Un tournant est franchi avec le développement industriel de São Paulo au début du XXieme siècle, ou Charles Miller fonde le premier club de football intégré au SPAC.
Dans cette ville multiculturelle, chaque communauté d’émigrés européens (Italiens, Portugais, Allemands) crée son club : Corinthians, Palmeiras, Portuguesa puis São Paulo FC voient le jour entre 1910 et 1935.
Mais le football se développe en parallèle également à Rio de Janeiro avec Fluminense, Flamengo, Botafogo, America FC puis Bangu Athletic club, cette dernière équipe ayant pour singularité d’être composé d’ouvriers modèles de la Companhia Progresso Industrial, une fabrique de tissu de la banlieue de Rio.
Les autres grandes villes du pays ne sont pas en reste et les clubs se développent à Porto Alegre (Gremio), Salvador (Vitoria), Recife (Nautico), Belo Horizonte (Athletico Mineiro) et Curitiba (Coritiba FC).
Peu à peu sous la pression des résultats sportifs, le football se professionnalise et les clubs emploient plus de joueurs noirs ou mulâtres dans un contexte encore fort empli de racisme.
Ainsi des exemples comme le buteur Arthur Friedenreich, moitié noir et allemand contribuent à accélérer ce mouvement de popularisation.
Lors des premières Coupes du monde, le Brésil s’illustre à tel point qu’il parvient à l’organiser à domicile en 1950 à grand renfort de la construction d’un stade exceptionnel par la taille et les formes : le Maracana de Rio de Janeiro.
Archifavori, le Brésil domine pour s’écrouler face à l’Uruguay en finale qu’il perd 2-1, causant de fait un traumatisme national sur fond de fatalisme et de complexe d’infériorité racial, le métissage trop prononcé étant jugé responsable de la défaite.
S’ensuit alors une pluie de statistiques victorieuse en Coupe du monde, les deux joueurs exceptionnels Pelé et son second le fantasque Garrincha, étant grandement responsables des victoires de 1958, 1962 et 1970, augumenté plus tard de deux victoires en 1994 et 2002.
Plus grand détenteur de victoires en coupe du monde, le Brésil aligne des statistiques impressionnantes, même si assez curieusement la France reste sa bête noire absolue.
Difficile également de parler football sans parler de Pelé, dont l’histoire est rapidement évoquée à travers la vision critique de ses biographies de 1961 à 2006, ou selon l’auteur la question raciale est au départ soigneusement lissée voir effacée pour ensuite devenir plus revendicative.
L’organisation du football au Brésil montre que depuis 1990 et une loi crée par Pelé alors ministre des sports, la quasi-totalité des meilleurs joueurs brésiliens se font recruter sur place par des agents pour s’expatrier dans les meilleurs clubs européens lors de transferts juteux.
Ceux qui restent jouent en championnat local assimilé par certain à une série B mais pourtant soutenue par la plupart des grands équipementiers sportifs et industriels locaux en raison de la ferveur des supporters.
Les Brésiliens restés au pays gagnent donc moins d’argent mais jouent plus, notamment en raison des multiples compétitions d’Amérique du sud (Championnat de l’Etat fédéré, Copa do Brasil, Copa libertadores).
Enfin, le livre termine sur une note d’optimisme avec l’obtention de la Coupe du monde 2014 et des Jeux Olympiques de 2016, comme autant de nouvelles opportunités mondiales pour le Brésil de s’affirmer comme une grande puissance.
En conclusion, n‘étant pas passionné de football, j‘ai trouvé « Histoire du football au Brésil » plutôt ennuyeux, en raison de son approche, très universitaire avec ses photos en noir et blanc et nombre de statistiques assez rébarbatives sur le sujet.
Si l’histoire de l’arrivée de ce sport et le développement des clubs m’ont plutôt intéressé, je n’ai en revanche pas beaucoup gouté les autres approches raciales, sociales et économiques de ce sport.
L’aspect sportif est également trop survolé à mes yeux : Pelé et Garrincha ont juste droit à de courts chapitres, les autres grands joueurs brésiliens comme Ronaldo, Romario, Kaka et Ronaldinho étant quasi invisibles.
Les conclusions écrites avant le naufrage/traumatisme de la Coupe 2014 et le 7 à 1 contre l’Allemagne puis la crise politico-économique post JO avec d‘énormes scandales de corruption, prêtent également à sourir.
Au final, je ne suis donc même pas sur que ce« Histoire du football » austère, court et bien peu visionnaire, plaise aux amateurs de foot, qui s’ennuieront ferme à sa lecture.
Ce court ouvrage débute par une introduction historique et l’importation du sport en tant que vecteur de bonne santé par les Anglais puis les Allemands venus travailler au Brésil.
Alors que l’aviron et la natation reste un sport prisé des élites de Rio de Janeiro le football ne va pas tarder lui aussi à s’implanter.
Un tournant est franchi avec le développement industriel de São Paulo au début du XXieme siècle, ou Charles Miller fonde le premier club de football intégré au SPAC.
Dans cette ville multiculturelle, chaque communauté d’émigrés européens (Italiens, Portugais, Allemands) crée son club : Corinthians, Palmeiras, Portuguesa puis São Paulo FC voient le jour entre 1910 et 1935.
Mais le football se développe en parallèle également à Rio de Janeiro avec Fluminense, Flamengo, Botafogo, America FC puis Bangu Athletic club, cette dernière équipe ayant pour singularité d’être composé d’ouvriers modèles de la Companhia Progresso Industrial, une fabrique de tissu de la banlieue de Rio.
Les autres grandes villes du pays ne sont pas en reste et les clubs se développent à Porto Alegre (Gremio), Salvador (Vitoria), Recife (Nautico), Belo Horizonte (Athletico Mineiro) et Curitiba (Coritiba FC).
Peu à peu sous la pression des résultats sportifs, le football se professionnalise et les clubs emploient plus de joueurs noirs ou mulâtres dans un contexte encore fort empli de racisme.
Ainsi des exemples comme le buteur Arthur Friedenreich, moitié noir et allemand contribuent à accélérer ce mouvement de popularisation.
Lors des premières Coupes du monde, le Brésil s’illustre à tel point qu’il parvient à l’organiser à domicile en 1950 à grand renfort de la construction d’un stade exceptionnel par la taille et les formes : le Maracana de Rio de Janeiro.
Archifavori, le Brésil domine pour s’écrouler face à l’Uruguay en finale qu’il perd 2-1, causant de fait un traumatisme national sur fond de fatalisme et de complexe d’infériorité racial, le métissage trop prononcé étant jugé responsable de la défaite.
S’ensuit alors une pluie de statistiques victorieuse en Coupe du monde, les deux joueurs exceptionnels Pelé et son second le fantasque Garrincha, étant grandement responsables des victoires de 1958, 1962 et 1970, augumenté plus tard de deux victoires en 1994 et 2002.
Plus grand détenteur de victoires en coupe du monde, le Brésil aligne des statistiques impressionnantes, même si assez curieusement la France reste sa bête noire absolue.
Difficile également de parler football sans parler de Pelé, dont l’histoire est rapidement évoquée à travers la vision critique de ses biographies de 1961 à 2006, ou selon l’auteur la question raciale est au départ soigneusement lissée voir effacée pour ensuite devenir plus revendicative.
L’organisation du football au Brésil montre que depuis 1990 et une loi crée par Pelé alors ministre des sports, la quasi-totalité des meilleurs joueurs brésiliens se font recruter sur place par des agents pour s’expatrier dans les meilleurs clubs européens lors de transferts juteux.
Ceux qui restent jouent en championnat local assimilé par certain à une série B mais pourtant soutenue par la plupart des grands équipementiers sportifs et industriels locaux en raison de la ferveur des supporters.
Les Brésiliens restés au pays gagnent donc moins d’argent mais jouent plus, notamment en raison des multiples compétitions d’Amérique du sud (Championnat de l’Etat fédéré, Copa do Brasil, Copa libertadores).
Enfin, le livre termine sur une note d’optimisme avec l’obtention de la Coupe du monde 2014 et des Jeux Olympiques de 2016, comme autant de nouvelles opportunités mondiales pour le Brésil de s’affirmer comme une grande puissance.
En conclusion, n‘étant pas passionné de football, j‘ai trouvé « Histoire du football au Brésil » plutôt ennuyeux, en raison de son approche, très universitaire avec ses photos en noir et blanc et nombre de statistiques assez rébarbatives sur le sujet.
Si l’histoire de l’arrivée de ce sport et le développement des clubs m’ont plutôt intéressé, je n’ai en revanche pas beaucoup gouté les autres approches raciales, sociales et économiques de ce sport.
L’aspect sportif est également trop survolé à mes yeux : Pelé et Garrincha ont juste droit à de courts chapitres, les autres grands joueurs brésiliens comme Ronaldo, Romario, Kaka et Ronaldinho étant quasi invisibles.
Les conclusions écrites avant le naufrage/traumatisme de la Coupe 2014 et le 7 à 1 contre l’Allemagne puis la crise politico-économique post JO avec d‘énormes scandales de corruption, prêtent également à sourir.
Au final, je ne suis donc même pas sur que ce« Histoire du football » austère, court et bien peu visionnaire, plaise aux amateurs de foot, qui s’ennuieront ferme à sa lecture.
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