La foret d'émeraude (John Boorman)

C’est avec grand plaisir que j’ai revu « La foret d’émeraude » film à grand budget (pour 1985!) de John Boorman.
Inspiré d’un fait divers, « La foret d’émeraude » montre l’enlèvement du fils d’un ingénieur américain participant à la construction d’un barrage à Tucurui dans le nord du Brésil.
Tommy (Charley Boorman), 5 ans, blond comme les blés, est enlevé par une tribu indienne appelée les Invisibles et laisse ses parents Bill (Powers Boothe) et Jean (Meg Foster) désabusés.
10 ans après, Bill et Jean qui ont crée une association pour aider les enfants perdus au Brésil, reviennent sur les lieux accompagnés de Uwe Werner (Eduardo Conde), photographe brésilien intéressé par leur histoire.
Bill qui a appris la langue des Indiens laisse Jean à Belém et continue le voyage avec Uwe en s’enfonçant dans l’Amazonie.
Dans une région sauvage et dangereuse, les deux hommes sont enlevés par une tribu appelée les Féroces, ennemi des Invisibles.
Uwe est tué, tandis que Bill obtient un sursis pour être traqué à l’aube dans la foret.
Son courage et son fusil mitrailleur repoussent l’inéluctable mais blessé et épuisé, il tombe dans une rivière.
Au moment d’être mis à mort, Bill est sauvé par Tommy, venu chercher des pierres d’émeraude pour épouser sa promise Kachiri (Dira Paes).
Avec le fusil et les flèches de Tommy, les Féroces sont repoussés et le père et le fils peuvent ainsi fuir.
Bill a toutes les peines à reconnaitre son fils, qui a été pleinement intégré à la tribu indienne et vit selon leurs coutumes.
Il est soigné par la magie de Wanidi (Ruy Polanah) le chef des Invisibles qui guérit ses blessures puis se heurte à un refus poli mais ferme pour ramener Tommy chez lui.
Marié à Kachiri, Tommy se voit donc rester, malgré son affection pour son père, qu’il voit encore dans ses rêves.
Un évènement brutal vient pourtant bouleverser la donne : les Féroces, armés par des trafiquants brésiliens, lancent un raid sur le village des Invisibles, tuent tout le monde, excepté les jeunes femmes qu’ils espèrent vendre comme prostituées.
Désespérés, Tommy et Wanidi sont guidés par Bill jusqu’à la frontière de la foret afin de retrouver leurs femmes, comme Kachiri.
Avec Bill, ils prennent conscience de la déforestation galopante, de l’immensité du barrage construit et de la pression mise sur les Féroces, expulsés de leurs terres.
Alors que Bill s’introduit dans le bordel, les autres Indiens prennent par surprise les gardes et réussissent à sauver les femmes.
Les Féroces qui viennent en secours sont violemment repoussés par les armes à feu dont sont à présent dotés les Invisibles.
Pris d’un violent remord, Bill, qui a accepté de laisser Tommy dans la jungle avec Kachiri, revient sur le barrage qu’il a construit pour le saboter et redonner ainsi un semblant de liberté aux Indiens.
En conclusion, film envoutant ayant marqué son époque, « La foret d’émeraude » est une plongée fascinante dans le cœur des tribus amazoniennes avec déjà en 1985 un message écologique fort pour prévenir de la déforestation galopante, processus encore en vigueur plus de 30 ans après.
Aventure, exotisme, acteurs époustouflants dans une reconstitution minutieuse des mœurs indiennes, donnent à « La foret d’émeraude » un charme si particulier malgré l’invraisemblance de la fin et le sabotage d’un barrage pour préserver la faune et flore locales…

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