Le ciel attendra (Marie-Castille Mention-Schaar)

Sorti en 2016, « Le ciel attendra » est un film de Marie-Castille Mention-Schaar qui aborde le sujet sensible de la radicalisation islamiste.

« Le ciel attendra » brosse les portraits croisés de deux jeunes filles, Sonia (Noémie Merlant) arrêtée in extremis sur le sol français avant de commettre un attentat après une tentative ratée de départ en Syrie et de Mélanie (Naomi Amarger) approchée sur les réseaux sociaux par un mystérieux Medhi.

Alors que Sonia est remise à ses parents Samir (Zinedine Soualem) et Catherine (Sandrine Bonnaire), sous réserver d'une surveillance sévère, Mélanie entre peu à peu dans le jeu de Medhi qui gagne sa confiance.

Dounia Bouzar, la sociologue tente courageusement de « déprogrammer » Sonia qui a subi un puissant endoctrinement mental et tient violemment tête à ses parents en leur ressassant qu'ils sont des mécréants et qu'Allah lui ordonne de mourir.

Mélanie quant à elle, se coupe de ses amis et passe son temps à écouter les préceptes de Medhi qui parvient à lui intimer l'ordre de prier voilée en cachette et l'abreuve de vidéos montrant le martyr des musulmans dans le monde afin d'éveiller en elle la volonté de changer le monde.

Séduite par le puissant discours de Medhi, Mélanie se voit mariée avec lui en Syrie et dissimule à sa mère, Sylvie (Clotide Coureau) ses véritables intentions.

On comprend à grands renforts de flashbacks que si Sonia a pu finalement être désendoctrinée, Mélanie a en revanche plongé et a été tuée en Syrie, Sylvie méconnaissable portant en elle un deuil infini.

En conclusion, « Le ciel attendra » traite courageusement d'un sujet brulant, non encore résolu : celui de la captation par Internet d'adolescents fragiles par des puissants réseaux islamistes aux techniques sectaires bien rodées.

Sobre, épuré et plein de retenue, le film touche juste en décomposant le subtil processus et le désarroi des parents assistant impuissants à la transformation de leurs rejetons passant de filles sans histoire de la classe moyenne à dangereuses bombes à retardement.

Une œuvre d'utilité publique donc ?

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