Angel of retribution (Judas Priest)


 

 Angel of retribution » sorti en 2005 est l’album du grand retour de Rob Halford au sein de son groupe d’origine.

Inutile de dire que après 15 ans d’absence le retour du Metal God était plus qu’attendu.

Que s’est il passé en 15 ans de séparation donc ? Des éphémères projets solo pour Halford, power metal dans Fight, metal industriel dans Two avant un retour au heavy metal dans Halford construit autour de sa personnalité.

De l’autre coté, un changement de chanteur effectué avec Ripper Owens, talentueux, mais incapable de contre carrer le lent essoufflement artistique du groupe.

Finalement les deux parties se sont rendues à l’évidence, Judas Priest sans Rob Halford n’est plus tout à fait Judas Priest et la réciproque est toute aussi vraie tant les deux entités paraissent essentielles au processus de composition.

« Angel of retribution » marque un retour à un certain classicisme et également à (enfin !) un artwork de qualité comme le montre cette superbe pochette représentant l'ange de "Sad Wings of Destiny" en plus conquérant, vengeur et futuriste.

Le son est purement heavy metal, beaucoup plus mélodique et moins lourd que sur « Jugulator » ou « Démolition ».

« Judas rising »  se présente comme une longue montée en puissance suivi d’un refrain terrible ou Halford grimpe dans les aigus pour affirmer le grand retour du Priest.

L’avertissement à au moins le mérite d’être clair : nous sommes de retour et pas pour jouer de la bossa nova.

Plus classique et évident, « Deal with the devil » est un morceau enlevé et rapide avec un refrain appuyé, comme une sorte de marque de fabrique du savoir faire du groupe.

S’ensuivent deux titres plutôt surprenants, « Revolution » tout d’abord, mid tempo assez calme avec une ambiance et des paroles fort séduisantes faisant figure d’hymne en puissance.

Il est étonnant qu’Olivier Besançenot sans doute trop occupé à peaufiner son image de petit postier sympa luttant contre le Goliath capitaliste n’ai pas repris ce morceau pour sa campagne présidentielle en 2006.

« Worth fighting for » plus rock, montre un visage plus commercial et mélodique de Judas Priest.

Ce morceau agréable porté par le chant habité d’Halford est une belle réussite.

« Demonizer » est le premier titre « rentre dedans » et trash de cet album, j’aime beaucoup cette atmosphère apocalyptique à la « Painkiller », le rythme dur et saccadé, et le final éblouissant ou Halford pousse sa voix dans les aigus.

« Wheels of fire » est en revanche plus classique totalement à la gloire des engins motorisés et des bikers comme sait bien faire le groupe qui semble ici tout de même un peu en pilotage automatique.

« Angel » est la superbe ballade de l’album bien aidée il est vrai par la belle sensibilité dégagée par Halford, preuve que même en 2005, Judas Priest sait encore se montrer excellent dans cet exercice périlleux.

Deuxième brûlot trash de ce disque, « Hellrider » est une fresque épique, violente et grandiose, faisant penser à une gigantesque bataille spatiale d’une civilisation pour survivre face à une menace futuriste et divine.

Sans doute le morceau le plus fort du disque.

« Eulogy » est un court et mystérieux interlude atmosphérique triste à en pleurer annonçant « Lochness » titre interminable et pesant de plus de 13 minutes que je n’apprécie pas beaucoup malgré ses refrains lumineux.

En conclusion, « Angel of retribution » est un bon album de reprise, assez varié, comportant quelques passages un peu faciles, mais aussi de vraies tentatives de diversification.

Néanmoins je ne considère pas ce disque comme un des meilleurs de la carrière du groupe, car par trop inégal.

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