Odyssée (Homère)

 



A mes yeux l’« Odyssée » d’Homère appartient sans doute à la catégorie des livres les plus influents dans l’Histoire de l’Humanité juste après les livres des trois grandes religions monothéistes.

Son universalité et sa force épique sont il est vrai sans pareil, mais si comme chacun d’entre nous je connaissais quelques épisodes de manière souvent incomplète, je n’avais jamais pris le temps de lire le récit d’Homère.

Et je dois avouer ne pas avoir été déçu par ce voyage hors du commun.

L’ « Odyssée » prend place chronologiquement après l’  « Iliade »,  les héros grecs (dit Achéens ) viennent de prendre la ville de Troie grâce à la ruse d’Ulysse après un long et pénible conflit de plus de dix années.

Pourtant Ulysse ne revient pas dans son royaume sur l’île d’Ithaque.

Il est porté disparu ou mort et ses rivaux, les nobles issus des grandes familles des îles environnantes convoitent le trône laissé vacant.

Restée seule à attendre son cher époux, la très belle et sage Pénélope se morfond dans son palais, désespérée à l’idée de devoir épouser un des nombreux prétendants au trône.

Alors elle gagne du temps en faisant et défaisant les fils de laine de la tunique funéraire qu’elle dit tisser pour les funérailles de son mari.

Télémaque, le jeune fils d’Ulysse, désespère également du retour de son père et a bien du mal à contenir la horde de prétendants qui s’est installée au château du roi, et qui profitant de l’absence du maître de maison banquette en terrain conquis.

Aussi se lance t il dans un voyage en mer vers Pylos puis Sparte pour en savoir davantage sur ce qui a pu arriver à son père tant aimé.

C’est ainsi que de fil en aiguille le parcours d’Ulysse ou tout du moins son « odyssée » se reconstitue.

On apprend que Ulysse a offensé Zeus en refusant un sacrifice dit hécatombe après la victoire contre Troie.

Ulysse a dans un premier temps mis pied à terre sur l’île des Cyclopes, fils de Poséidon, monstrueux géants à un seul œil et retenu prisonnier avec ses compagnons par le terrible Polyphème, n’a pas eu d’autre choix que de l’éborgner pour se sauver.

L’ennemi d’Ulysse devient donc le puissant dieu de la mer, Poséidon qui va tout faire pour contrarier la route de ce mortel audacieux ayant mutilé un de ses fils.

Heureusement Ulysse a à ses cotés la déesse Athéna qui veillera sur lui tout le long du voyage et le tirera de biens des mauvais pas.

C’est donc ainsi que la légende commence.

On redécouvre donc avec ravissement les épisodes les plus fameux de cette histoire mythologique.

Des drogues du peuple des Lotophages, des griffes de Circé la magicienne qui change les hommes en animaux ou de l’attraction mortelle du chant des sirènes, Ulysse se sort plus facilement que je ne l’aurais pensé.

Il est il est vrai à chaque fois aidé par Athéna ou Hermès.

Mes passages préférés sont multiples, il y a le terrifiant passage maritime entre Charybde et Scylla, les deux invincibles monstres divins mais surtout le voyage jusqu’au royaume d’Hadès pour interroger un devin.

Au cour de ce passage, Ulysse entre en contact avec les ombres des morts.

Ce moment fantastique devient terriblement émouvant lorsque Ulysse retrouve ses proches tombés au combat, son ami Agamemnon trahi par sa femme ou sa propre mère.

Finalement, « l’homme aux mille ruses » comme il est appelé par ses pairs, parvient à revenir en Ithaque après que Zeus l’ait arraché à la déesse Calypso qui le retenait prisonnier durant des années sur son île.

La dernière partie du récit consiste donc à la reconquête de son trône et à la vengeance contre les traîtres.

Ulysse déguisé en mendiant rentre en catimini dans son palais, seul son fils Télémaque et sa vielle nourrice l’ayant reconnu.

Il remporte un tournoi destiné à déterminer qui devait épouser Pénélope, tournoi d’adresse et de force puisqu’il est le seul à pouvoir bander son arc et à pouvoir tirer entre douze haches alignées.

Ulysse, aidé par Athéna et Télémaque se venge alors impitoyablement et massacre les prétendants ainsi que les servantes de sa femme ayant trahies.

Les retrouvailles avec Pénélope sont émouvantes, celles avec Laërte le propre père d’Ulysse également.

L’ « Odyssée » est un livre d’une richesse extraordinaire baignant constamment le lecteur dans une atmosphère poétique de magie et de merveilleux.

Ce livre rend également hommage au courage humain ainsi qu’à son ingéniosité puisque c’est à chaque fois par la ruse qu’Ulysse, simple mortel triomphe d’êtres surnaturels ou d’ennemis plus nombreux.

On peut aussi avoir un lecture romantique de ce récit, avec Pénélope la vertueuse qui ne cède pas aux pressions et reste fidèle à son mari.

Ulysse le marin , l’aventurier, le meneur d’hommes, de son coté, n’aspire au final qu’à retrouver sa femme et sa patrie tant aimées.

Même la belle Calypso qui lui promet l’immortalité ne parvient pas à le détourner de ces nobles pensées.

L’émotion n’est donc pas absente et c’est sans doute cette fragilité du héros dans les épreuves que les Dieux mettent contre lui qui le rend si formidablement proche de nous.

Pour toutes ses raisons, l ‘ « Odyssée » , livre mystérieux écrit à une époque indéterminée par un poète dont on ne sait rien, reste un récit inoubliable dont l’influence flotte encore sur nos cultures et ce même prêt de 3000 ans après.

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