Defenders of the Faith (Judas Priest)

 



Tache difficile avec « Defenders of the Faith » sorti en 1984, comment en effet parler objectivement d’un album qui a changé le cours de votre vie ?

C’est en effet par l’intermédiaire de ce disque que j’ai découvert Judas Priest par de belles journées d’insouciance étudiante du printemps de 1997.

Je me rappellerai toujours combien j’étais en forme grâce à cet album chaque matin avant de prendre mon RER pour aller à mon premier stage professionnel.

Coup de foudre immédiat, à l’instar d’une rencontre amoureuse, chose qui arrive si peu souvent dans une vie terrestre qu’on en reste toujours pantois comme à chaque fois qu’on se trouve aux prises avec une force qui nous dépasse.

Pantois, me laisse toujours cet album, même 25 ans après sa sortie car il n’a à l’instar de Karen Cheryl toujours « pas pris » une ride.

« Defenders of the Faith » est en effet malgré la laideur de sa pochette un chef d’œuvre du heavy metal des années 80, l’album ultime qui donne la leçon à tous et définit la ligne directrice à un courant musical.

« Freewheel burning » entame les hostilité pied au plancher, le rythme est ultra rapide, frénétique, le son est gigantesque, incomparablement plus puissant que sur « Screaming for Vengeance » , les guitares jouent à une vitesse inimaginable frôlant  celle du mur du son, le débit de parole de Rob Halford est fulgurant mais le plus fou c’est que ce morceau parvient à garder une fluidité et un aspect mélodique très prononcés !

De quoi être complètement assommé par tant de maestria déployée dans cette pure déflagration sonore de heavy racé et conquérant.

Mais pas vraiment le temps de se ressaisir car le disque ne s’arrête pas comme souvent après un premier coup d’éclat sporadique et creuse par la suite un profond sillon  de pure flamboyance de fer et de feu.

« Jawbreaker » est le relais idéal au premier morceau, lui aussi rapide quoique que moins hystérique que son prédécesseur, il est néanmoins très musclé et punchy.

« Rock hard, ride free » est un immense hit, un hymne irrésistible à la gloire du heavy metal avec son refrain entraînant que tous les stades ont envie de hurler à l’unisson.

Dieu si on ne tutoie pas la perfection ici …

L’auditeur a alors peur que le soufflet retombe et que le groupe ne parvienne pas à tenir la distance …mais il n’en rien ..la fête continue.

« Sentinel » est aussi un hymne, certes moins immédiat que le morceau précédent mais terriblement puissant et efficace, avec son superbe break central, avant une reprise toute en puissance parfaitement contrôlée.

« Love bites » plus commercial peut être, séduit tout autant par ses couplets conquérants, son refrain génial et la déconcertante facilité avec laquelle Halford produit son explosive montée finale dans les aigus.

« Eat me alive » renoue avec les rythmes rapides, ce morceau véritable rouleau compresseur, écrase tout sur son passage sans discussion possible avec son refrain massif destiné à enfoncer les dernier mur d’enceinte protégeant la volonté de l’auditeur.

« Some head are gonna roll » est également un hymne mais n’avez vous pas compris que pratiquement tous les titres de cet album le sont ?

Mélodie géniale, refrain superbement aérien, Halford monstrueux…comment résister ? Je m’incline, séduit et vaincu.

Seul moment doux de l’album, la ballade « Night comes down » est émouvante et quasi parfaite …on comprend alors que Judas Priest va réaliser le grand chelem avec ce disque.

Le coup de grâce est asséné par « Heavy Duty/Defenders of the Faith » sorte de monstre hybride avec son rythme à la « We will rock you » qui semble calibré pour conquérir les foules d’immenses stades emportées par son coté inexorable.

On finit l’écoute de cet album sonné, désorienté, saoulé de coups, étourdi par le choc.

Judas Priest accouche ici d’un monstre d’énergie nucléaire, de ni plus ni moins que de l’album de heavy metal des années 80 parfait ou se disputent grande maestria technique et maîtrise mélodique surnaturelle.

Le groupe paraît ici dans chacune des 10 bombes à fragmentations, irrésistiblement, conquérant dans ce exercice de force pure.

L’auditeur enivré par ce déferlement de vitesse et de violence raffinée, n’a finalement pas d’autre choix que de succomber, de s’agenouiller, vaincu par un groupe alors en parfait état de grâce.

Ne cherchez plus l’album de heavy parfait des années 80 est la !

Difficile après avoir goûté à cette musique « larger than life »  d’apprécier le rap, la variété ou la chanson française intimiste

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