Epitaph (Judas priest)


 

Dans la catégorie des beaux cadeaux, voici « Epitaph » le Dvd de Judas priest venant clore en 2013 la tournée d’adieux du groupe du même nom.

Enregistré dans leur fief de Londres dans la salle légendaire de l’Hammersmith, « Epitaph » est un très beau Dvd de 2h30 environ contenant la plupart des titres majeurs du répertoire des anglais sur leurs 40 ans de carrière, à l’exception notable de la période Tim Owens, soit de 1997 à 2005, huit ans tout de même durant lesquels la doublure américaine du Metal god s’époumona à remplacer l’irremplaçable.

Dans ce cadre magnifique et devant une foule de fans, Judas priest introduit le show par l’instrumental « Battle hymn » enchainé de « Rapid fire » morceau certes rapide et offensif mais dont la répétitivité et l’absence de refrain s’avèrent gênantes.

Puisant dans le l’incontournable « British steel », survient le classique « Metal gods » toujours plaisant malgré le poids des ans qui se fait sentir sur la vieille carcasse de Rob Halford, toujours assez économe de ses mouvements.

Rien à dire en revanche sur le nouveau guitariste Richie Faulkner, sorte de clone plus jeune de KK Downing, dont la dextérité et l’engagement paraissent véritablement ébouriffantes en live.

Ce n’est pas non plus le sympathique mais gentillet « Heading the highway » du tiède « Point of entry » qui va venir enflammer les foules.

Judas commence à sortir l’artillerie lourde avec « Judas rising » dont les coups de boutoirs et l’ambiance de fin du monde impressionnent mais il faut attendre le sixième titre pour voir la magie du prêtre prendre véritablement possession de la salle.

Exhumé de sa tombe, « Starbreaker »  rappelle l’excellence des compositions des années 70, à la fois percutantes et mélodiques.

Le plus grand moment du show survient sans doute après avec « Victim of changes » titre dantesque, monumental sur lequel chacun des musiciens se sublime.

Classique intemporel du heavy metal, « Victim of changes » provoque toujours le grand frisson en concert, même si il vole beaucoup d’énergie à ses interprètes rappelons le plus tout jeunes après tout.

Une autre belle vieillerie des 70’s plus tard (« Never satisfied » et son ambiance planante géniale), Judas nous régale d’une de ses plus belles ballades, « Diamonds and rusts » superbe reprise de Joan Baez, magnifiée par le chant si émouvant d’un Rob Halford alors en état de grâce.

L’album « Nostradamus » n’est pas oublié et ce même Rob déguisé en prêtre encapuchonné vient sur « Prophecy » insuffler un vent de modernité bienvenu.

A ce stade, le spectateur est déjà conquis et d’immenses vagues de bonheur l’envahissent.

Nous ne sommes pourtant pas à la moitié du spectacle et les maestro réservent encore de très belles pièces à faire pâlir tout le staff de Top chef.

On frôle ainsi l’orgasme sur un « Nightcrawler » puissant, inquiétant et terriblement enthousiasmant, prend son pied sur le plus sensuel et mélodique « Turbo lover » et son beat robotisé.

Même sans Kurt Cobain, le Nirvana semble atteint sur la power ballade « Beyond the realm of death » divinement interprétée par un Rob plus émouvant que jamais.

On peut également sécher ses larmes, bomber virilement le torse sur le musclé « The sentinel » et son break central épique pour découvrir pour moi le point culminant du concert, « Blood red skies » magistrale power ballade remplie d’émotion et de puissance mélodique.

Même si le concert pourrait fort bien s’arrêter sur ce chef d’œuvre, Judas priest est obligé pour son public d’aligner ses classiques incontournables comme « The green manalishi » en forte interactivité avec le public, le hit « Breaking the law » entièrement chanté par le public ce qui permet à Rob de prendre des forces pour interpréter l’usant « Painkiller » toujours à ce jour titre le plus intense joué sur scène.

Le public assommé mais aux anges voit encore la machine à remonter le temps et aligner les hits des années 80 envoyer un « Hellion/Electric eye » convenu, resurgir la Harley Davidson vrombissante de « Hellbent for leather » cravachée par un Rob version "motard-cuir-ouch ça fait mal" des plus belles heures.

En guise de rappel viendront le parfait « You got another thing coming » qui fait activement participer le public conquis puis le festif rock/pop « Living after midnight » entrecoupés de vibrantes déclarations d’amour de Rob à ses fans.

En conclusion, « Epitaph » est un superbe cadeau d’adieux et contre toute attente peut être le meilleur concert live de Judas priest.

La raison est simple, même si Halford n’a plus 20 ou même 30 ans, même si il se meut souvent de manière minimaliste comme ankylosé par les ans, son charisme et surtout sa voix restent exceptionnels.

Son engagement émotionnel dans les morceaux interprétés, son coffre de ténor, ses hurlements suraigus sauvages et son sens de la mélodie, permettent à eux seuls de gommer ses faiblesses physiques.

Avec un Scott Travis irréprochable pieuvre athlétique à la batterie, un Ian Hill quantité toujours négligeable, un Faulkner surmotivant de fougue et de dextérité prenant le pas sur un Glenn Tipton plus gestionnaire que guitar héro, Judas priest put ainsi explorer en plus de 2h20 l’étendue d’un répertoire fantastique retraçant ni plus ni moins que l’essentiel des plus grands morceaux du heavy metal.

Je ne peux donc que recommander cet « Epitaph » comme bestof de la carrière du groupe allant de paire avec un concert d’excellente qualité, dosant parfaitement moyens techniques conséquents et interactions avec le public.

Un régal vous dis je !! En attendant un nouvel album studio ?

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