Le coup de sirocco (Alexandre Arcady)
Sorti en 1979, « Le coup de sirocco » est le premier film d'Alexandre Arcady.
Largement autobiographique, il raconte une page relativement peu connue et taboue de l'histoire de France, le rapatriement des « pieds-noirs » colons français chassés d'Algérie après une guerre sanglante de sept ans et d'environ 1 million de morts.
Ici, on suit la famille Narboni, dirigé par Albert (Roger Hanin) épicier à Tadjira qui mène une vie tranquille alors que la violence de la guerre d'indépendance se déchaine dans les grandes villes.
Lorsque De gaulle obéit à un référendum populaire et accepte de céder le pays, le choc est rude pour les Narboni qui étaient des commerçants prospères avec domestiques arabes.
Contraint de brader sa boutique, Narboni prend le bateau avec sa famille pour Marseille et remonte à Paris pour s'installer dans un petit hôtel de Montmartre.
Sa femme Marguerite (Marthe Villalonga) reçoit comme un comme un choc se déclassement tandis que le jeune Paulo (Patrick Bruel) traine dans les rues à la recherche de premiers émois amoureux.
Grace à ses relations, Albert trouve un poste de chef de rayon dans une épicerie et Paulo sort avec Monique (Nathalie Guerin) une caissière du supermarché.
A un café, le bruyant pied-noir fait la connaissance de Lucien (Michel Auclair) un homme d'affaires et l'invite à danser puis à manger chez lui.
Devant la qualité du couscous de Marguerite, Lucien émet l'idée de construire une usine de production à grande échelle, ce qui enflamme l'oncle Jacob (Lucien Layani) mais beaucoup moins la principale intéressée.
Flanqué de Ruppert, un « ingénieur » hilare (Gérard Jugnot), Lucien tente de convaincre Albert d'investir son prêt de rapatrié dans cette affaire, mais malin, son ami temporise pour étudier sa réaction.
Fou de colère, Lucien qui avait en plus des vues sur Marguerite, devient agressif et en vient aux mains avec Albert.
Seule la présence de Georgo Labrouche (Philippe Sfez) un ami armé de Paulo, met l'escroc en fuite.
Pied-noir également, Georgo retourne lui à Antibes ou il vit dans un cadre financier plus aisé.
En conclusion, « Le coup de sirocco » n'est pas un grand film mais marque plutot les débuts d'un grand réalisateur français avec une pléiade d'acteurs qui deviendront ensuite des fidèles.
Cette fresque historique qui édulcore la guerre et ses horreurs, se concentre sur le déchirement de l'exode et le fort sentiment d'humiliation des « pieds-noirs » quittant un statut privilégié en Algérie pour celui de « quasi » immigré en France métropolitaine.
Verbe haut et jeu tactile, Hanin et Villalonga en font des tonnes, histoire de bien poser les clichés du genre qui seront du reste repris avec succès dans « La vérité si je mens ».
Les débuts de Patrick Bruel dans un personnage timide, complexé et écrasé par sa famille constituent une curiosité.
Le casting, avec des petits rôles accordés à Gérard Jugnot et Marie-Anne Chazel vaut également le détour.
Cette œuvre trop scolaire reste pourtant loin des grands films !
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