The Wrestler (Darren Aronofsky)

 


« The Wrestler »  film de Darrren Aronofsky est sorti en 2009.

 

Bonne idée de faire un film sur le catch, ce sport spectaculaire à l’origine très ancré dans la culture américaine qui fait ensuite une ahurissante percée internationale.

 

Je n’ai jamais aimé les gens qui disaient que ce sport était du « chiqué », c’est un peu le même genre de remarque que de dire que les body builder ne font que de la « gonflette ».

 

Les catcheurs s’entraînent comme des athlètes professionnels et ce sport violent entraîne souvent de graves blessures qui elles n’ont rien de « chiqué » et raccourcissent l’espérance de vie de ses athlètes.

 

Dans la première partie du film on voit le quotidien de Randy dit le « Bélier » , ex star des années 80 qui vit dans une roulotte, travaille la semaine dans un supermarché et catche le week-end dans des gala de seconde zone.

 

On voit l’envers du décor du monde du catch, des matchs certes arrangés mais brutaux, sanglants, des corps maltraités, détruits, l’emploi d’anabolisants, de stéroïdes pour leur faire atteindre des proportions défiant l’imagination.

 

Randy ressemble à une épave d’un autre temps, il paraît usé, fatigué.

 

Il est client d’une boite de striptease et entretient une relation amicale avec une stripteaseuse du nom de Pam.

 

Et puis un jour c’est l’accident, après un match appuyé, Randy fait une crise cardiaque et manque de mourir.

 

Les médecins lui interdisent de catcher.

 

Randy se retrouve donc brutalement livré à lui même et ébranlé par le fait qu’il vient d’échapper à la mort.

 

Sans ressources financières, il devient boucher à plein temps au supermarché et doit subir une conditions humiliante pour lui.

 

Il s’aperçoit qu’il est seul, fauché, has-been et qu’il ne s’est jamais occupé de sa fille.

 

Sur les conseils de Pam, il décide alors de reprendre contact avec elle ce qui s’avère délicat.

 

La deuxième partie du film est la plus touchante.

 

Randy essaie de se racheter des ses erreurs passées avec sa fille et dans le même temps essaie de nouer une véritable relation avec Pam.

 

La question qu’on se pose est : ou est la frontière entre réalité et fiction ? Tant la vie de Mickey Rourke semble se confondre avec celle de Randy.

 

Rourke, le visage tuméfié, difforme, abîmé par les excès, la boxe et la chirurgie esthétique ressemble à un monstre touchant.

 

La dernière partie du film consiste en une revanche d’un match disputé il y a 20 ans.

Malgré les interdictions des médecins, Randy s’y rend.

 

On pourra peut être trouver « The Wrestler » un peu trop larmoyant et "américain" mais à part être un monstre de cynisme ou de froideur, comment ne pas être touché par la détresse d’un être humain, seul, malheureux, abîmé par la vie et tentant maladroitement de se racheter de ses fautes ?

 

Il plane sur ce film un parfum de déchéance, de vieillesse, de mort, toute la nostalgie d’une époque cristallisée par les jeux vidéo Nintendo, le hard rock américain des années 80 qu’écoute Randy dans sa camionnette (Motley Crue, Guns and Roses ), musique aujourd’hui sérieusement ringardisée.

 

A mes yeux Mickey Rourke méritait l’Oscar, mais il était en face d’un mort, Heath Ledger.


 

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