Painkiller (Judas Priest)
En 1990, Judas Priest sort l’un de ses albums cultes intitulé « Painkiller ».
A l'écoute des premières notes de ce disque on est éberlué par la mue entreprise par le groupe dans la direction d’une musique peu accessible atteignant son paroxysme d’intensité et de violence.
Le recrutement d’un nouveau batteur Scott Travis, connu pour ses « blast beats » dévastateurs sur les grosses caisses n’est certainement pas étranger à cette nouvelle évolution technique.
« Painkiller » débute par l’intro de batterie la plus célèbre du Métal, du reste souvent copiée par la suite et qui préfigure un morceau hallucinant, ultra rapide, avec d’incessantes variations et un son flirtant avec celui du thrash metal.
« Painkiller » est pour moi une sorte d’ovni inégalable, un délire apocalyptique et mégalomaniaque de puissance, de folie speed, de feu et de sang.
Rien que pour lui seul, l’album vaut d’être écouté.
« Hell Patrol » qui lui succède est hautement énergétique bien que sur le thème un peu éculé du monde des motards.
« All guns blazing » en revanche produit une impression jouissive, avec son rythme dur, haché et violent.
«Leather rebel » bien qu’appuyé et fort en testostérone n’obtient pas mes faveurs ce qui n’est pas le cas de « Metal Meltdown » joué à une vitesse hallucinante, avec un Halford hystérique au chant.
Deuxième moment « culte » pour moi « Nightcrawler » , autre monstre diabolique sorti de l’imagination fertile du groupe, voit Judas Priest créer une mélodie magique irrésistiblement captivante.
Titre enivrant, « Nightcrawler » parvient en effet à happer littéralement l’auditeur dans une ambiance surnaturelle et menaçante.
« Between the hammer and the anvil » qui lui succède est excellent , très emphatique bien qu’un peu court à mes yeux.
Troisième passage culte, « A touch of evil » est une power ballad lancinante sur fond de péché, de désir enfoui, de secret et d’attraction irrésistible.
Le chant d’Halford sur ce morceau magistral porté par un riff d’acier donne le grand frisson d’une vie.
L’enchaînement « Battle Hymn/One shot at glory » conclue par une atmosphère épique d’héroïsme guerrier cet album incroyable.
En conclusion tout linéaire qu'il soit, « Painkiller » possède un immense souffle épique d’inspiration créatrice.
Intensité, vitesse, violence, emphase sont les maîtres mots de ce disque hors norme ou Judas Priest se voit prendre tous les risques.
Arrivé pourtant au firmament de sa créativité artistique, de son succès et de sa renommée dans le monde du hard rock, le groupe va connaître de gros problèmes intérieurs et gouter aux affres de l’implosion.
Les raisons évoquées ? L’envie de Rob Halford le légendaire chanteur du groupe de défricher de nouveau horizons musicaux, de se détacher de l’image de Metal God qui était la sienne à l’époque.
Il est aussi probable que le procès pour incitation au suicide qu’a vécu le groupe à cette époque l’ait considérablement affaibli et rongé de l’intérieur.
L’aventure commencée 16 ans auparavant s’achève donc un peu tristement sur un album magistral et novateur, auréolé d’une éternelle gloire dans l’Histoire du Métal.
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