Stained class (Judas Priest)


 


Les années 70 se terminent tout doucement et en 1978 Judas Priest propose avec « Stained Class » un album au son plus moderne et plus puissant que leurs précédentes œuvres.

En réalité je suis complètement amoureux de cet album qui correspond presque de bout en bout à ce que je rêve d’entendre en musique dans mon moi le plus profond, à savoir un son de guitares à la fois puissant, mélodieux et un chanteur doté d’une voix surnaturelle capable de variations incessantes.

« Exciter » est dans la tradition des titres introductifs rapides, violents, puissants, et complexes qui ouvrent souvent les albums du groupe.

Pourtant par rapport à « Sinner » qui avait a peu prêt le même rôle sur l’album précédent, « Exciter » est authentique morceau de heavy metal au sens moderne du terme avec un son beaucoup plus compact et conquérant.

Halford chante de manière puissante et aiguë sur plus de 5 minutes menées tambour battant ; le résultat est proprement renversant.

« White heat, red hot »  est agréable à l’écoute mais il pâtit tout de même de la comparaison avec les monstres qui l’entourent.

« Better by you, better than me » incarne à la perfection l’incroyable degré d’efficacité mélodique que peut atteindre le groupe, un riff entêtant tournoie à l’infini, Rob chante de manière appuyée les couplets et de manière très aérienne les refrains.

C’est ce qu’on appelle un hit incontournable, bizarrement plus jamais joué sur scène , sans doute à cause des mauvais souvenirs qu’il laissa au cours du procès dont fut l’objet le groupe en dans les années 90.

« Stained class » qui lui succède est très réussi, le rythme évoque une belle cavalcade, le chant de Rob Halford est superbement inspiré.

« Invader » est délicieux avec ses bruitages de science fiction un peu kitsch mais ceci ne fait pas oublier que la mélodie de ce titre peu connu est pourtant superbe.

Vient ensuite pour moi le  premier morceau culte de ce disque «  Saints in Hell », sans doute l’un de mes préférés de Judas Priest et de tout ce que j’ai écouté en musique dans ma vie.

En plus de 5 minutes on a droit à des riffs estampillés hors classe, des couplets en apesanteur s’envolant dans la stratosphère contrastant avec un refrain rageur parfaitement maîtrisé, un break monstrueux au milieu ou le temps semble se figer, un passage montant graduellement jusqu’à une accélération évoquant les rotations d’un rotor d’hélicoptère tournant à plein régime, le tout pour se récupérer  en douceur et remonter à des altitudes inaccessibles au commun des mortels.

Impossible de se lasser d’un morceau pareil.

« Savage » qui s’enchaîne est sympathique mais il fait un peu office de digestif après le titre précédent.

Autre grand classique immortel du groupe « Beyond the realm of death » , power ballade complexe, avec ses couplets à pleurer toutes les larmes de son corps et ses refrains puissants et lourds, son interminable solo cristallin, propose un voyage de prêt de 7 minutes d’un plaisir inoubliable.

Toujours joué sur scène 30 ans après … comme disait le groupe c’est un peu leur « Stairway to heaven » !

Mais il faut bien que ce shoot continu de plaisir cesse un jour, « Heroes end » s’en charge.

D’apparence anecdotique ce morceau possède un joli break mélodique en son centre ou Rob se répond à lui même en écho, ce  qui m’a toujours émerveillé.

Vous l’aurez compris, « Stained Class » est l’un de mes albums cultes.

Il contient des classiques intemporels, aucun morceau moyen.

Rob Halford y chante à la perfection, chaque moment est un plaisir qu’on souhaiterait sans fin.

Ce disque présente donc la synthèse parfaite entre les années 70 ou le groupe faisait preuve d’un fantastique foisonnement créatif et les années 80, plus dédiées à la production d’une musique plus efficace et accessible.



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