Priest ... live ! (Judas Priest)

 



Suite logique à l’album « Turbo », « Priest… live ! » sort en 1987 afin d’immortaliser les tournées pharaoniques réalisées aux États-Unis pour promouvoir le disque.

Jamais sans doute, Judas Priest n’aura joué dans des salles aussi immenses et proposé des spectacles avec autant de moyens.

Passons sur la pochette, d’une laideur assez incroyable pour un groupe de cette envergure surtout par rapport aux merveilles d’artwork réalisées sur leurs albums des années 70.

« Out in the cold » n’est pas à mon sens un bon choix pour ouvrir un concert de hard rock car cette longue ballade assez quelconque n’a pas le mordant nécessaire pour enflammer une salle.

Cependant on remarque que le son est bon, l’atmosphère live bien restituée avec un public américain qui paraît très présent.

« Heading the highway » qui lui succède est un bon morceau, impeccablement exécuté mais auquel j’ai toujours trouvé qu’il manquait quelque chose pour être un grand classique du Priest.

Ceci est tout de meme un bon test pour se rendre compte que Rob Halford est impérial, très en voix.

« Metal Gods » est en revanche lui un classique et toujours un immense moment en concert.

Cette sublime version live ne déroge pas à la règle.

« Breaking the law » lui aussi constitue l’un des plus hauts pics d’intensité d’un concert de Judas Priest et le morceau le plus connu du groupe demeure une valeur sure quasi inaltérable.

Première bonne surprise de ce live, la succession de morceaux issus de l’album « Defenders of the Faith »  qui s’enchaînent naturellement.

« Love bites » paraît toutefois plus terne et moins tranchant que sur disque.

Meme impression sur « Some heads are gonna roll » que je trouvais originellement fantastique mais qui paraît lui aussi amoindri par un son plus en retrait ce qui retire grandement au  plaisir de son exécution.

Plus agressif et intense, « The sentinel »  paraît lui plus convainquant, conservant son coté épique et prenant.

« Private property » s’inscrit parmi les morceaux les plus efficaces sur scène du dernier album en raison de son refrain puissant mais le grand titre phare de « Turbo » s’avère être indiscutablement « Rock you all around the world » .

Cet hymne imparable avec son immense refrain catapulté par Halford fait en effet naître une magnifique interactivité avec le public, qui encouragé par le groupe reprend à tue tête les paroles pour produire l'un des meilleurs moments du disque….

Inoubliable, magique introduction annonçant , « Electric eye » l’un des rares morceaux hérités de « Screaming for Vengeance » mais quel morceau ! Une leçon de heavy metal racé et inspiré.

La bonne série se poursuit avec « Turbo lover » imparable, magnifié par l’interprétation live d’Halford et le supersonique « Freewheel burning » qui paraît bien décalé au sein de cette ambiance de heavy rock festif.

Avec le recul je m’aperçois que le rôle dynamisant de « Freewheel burning » a été remplacé par  celui de « Painkiller » dans les concerts.

Pour moi les deux se valent au firmament de l’excellence …

Avec « Parental guidance » derrière, (l’un des pires titres écrits par Judas ?) on tombe bien évidemment de très haut.

Je passe sur « Living after midnight » passage obligé live du groupe que je ne goûte guère mais qui séduit toujours les foules ravies de l’entonner à l’unisson.

Le grand final est obtenu comme souvent sur « You ve got anothing coming », titre un peu sage sur disque devenant exceptionnel de communion scénique par l’interprétation flamboyante qu’en fait à chaque fois le groupe.

En conclusion, moi qui ne goûte toujours qu’avec parcimonie les albums live, celui ci issu d’un album et d’une période très commerciale pour Judas Priest ne m’a pas forcément emballé.

Les morceaux de « Turbo » s’intercalant en effet difficilement dans le reste du répertoire du groupe, Judas Priest a adapté celui ci pour proposer une set list homogène cadrant avec une atmosphère de grande messe rock festive plus grand public.

Le résultat se trouve donc un peu lisse et décevant à mes yeux, avec toujours quelques classiques indéboulonnables pour sauver l’affaire mais un manque global de folie et d’intensité comme sur les titres issus de « Defenders of the faith » que j’adorais sur disque et qui me déçoivent sur cet enregistrement.

Si « Priest..live ! » ne remet pas en cause le savoir faire et la terrible efficacité scénique de Judas Priest, il ne cadre en revanche pas avec la période du groupe qui me plait le plus.

D’ailleurs détail édifiant, presque plus aucun morceau de « Turbo » ne sera plus jamais joué sur scène et le groupe reviendra par la suite à des shows plus sobres, plus authentiques bien que toujours spectaculaires.

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