Gran Torino (Clint Eastwood)

 



Je n'ai pas tenu longtemps avant d’aller voir « Gran Torino » en 2009.

 

L’histoire se passe dans le Midwest, Walt Kowalski veuf depuis peu, vit seul avec sa chienne dans une maison d’un quartier envahi par les gangs et que les Blancs ont déserté depuis longtemps.

 

Sa famille le délaisse complètement, obnubilée par l’égoïsme actuellement en vigueur chez les jeunes générations dans le monde occidental amenant les personnes âgées à mourir seules.

 

Ancien ouvrier de chez Ford, Walt a fait la guerre de Corée et porte en lui des traumatismes indélébiles.

 

Walt est  un peu une sorte d’inspecteur Harry qui aurait mal vieilli, même si à mon avis beaucoup d’hommes de cinquante ans rêveraient d’avoir son physique et sa prestance à leur age.

 

Walt apparaît comme un vieil homme d’un autre temps, rigide, aigri, acariâtre et rempli de préjugés racistes surtout envers ses voisins asiatiques.

 

Il possède une Ford Gran Torino de 1972, qu’il bricole dans son garage et qui fait sa fierté.

 

De l’autre coté Taho, jeune adolescent asiatique a du mal à trouver sa place entre deux cultures, de plus il est la proie d’un gang asiatique qui cherche à l’embrigader de force.

 

Un jour le gang demande à Taho de voler la Ford de Walt mais il échoue lamentablement.

 

Le lendemain le gang revient le punir de son échec et Walt intervient de façon musclée, tirant le jeune homme d’une mauvaise passe.

 

Le vieil homme devient malgré lui le « héros » du quartier et peu à peu sa carapace se fendille.

 

Il se met à fréquenter ses voisins asiatiques, oublie ses préjugés et se lie d’amitié pour Taho et sa sœur Sue.

 

Walt retrouve tout ce qui lui manque, de la chaleur humaine et le goût de la vie.

 

Pour se racheter de la tentative de vol, Taho doit passer une semaine à aider Clint.

 

Celui ci lui confie des taches manuelles, il éduque le jeune homme, lui donne le goût du travail et confiance en ses possibilités.

 

Il devient en quelques sorte son père de substitution.

 

Mais le gang à la rancœur tenace et se venge cruellement sur Sue.

 

Walt balance entre plusieurs choix, venger Sue et ne pas gâcher l’avenir de Taho …

 

« Gran Torino » est sans doute l’un des meilleurs films de et avec Clint Eastwood.

 

Encore une fois le réalisateur-acteur semble marcher sur l’eau, en perpétuel état de grâce.

 

Le film traite magnifiquement de la vieillesse, de la mort, de la rédemption et de la transmission.

 

Le message d’ouverture ethnique se fait profondément humaniste, le vieux Walt trouvant plus de réconfort dans une famille de voisins immigrés qu’en sa propre famille peuplée de cadres surbookés et rapaces ne pensant qu’à son héritage et à le placer en maison de vieux.

 

Le thème de la religion est lui aussi abordée par l’intermédiaire d’un jeune prêtre qui tente d’amener Clint à se confesser.

 

Un film magnifique donc, profond, qui m’a rendu les yeux humides par instants.


 


 


 

Commentaires