Sérail killer (Lakhdar Belaid)

 



« Sérail killers » est un roman policier d’un journaliste nommé Lakhdar Belaid.

Belaid a en quelque sorte la « double nationalité » puisque d’origine algérienne et chti mi.

L’histoire que raconte ce livre est celle d’un tandem composé d’un journaliste (Kamel Khodja ) et d’un policier (Belcacem) tout deux d’origine algérienne embarqués dans une affaire de meurtres dans la communauté musulmane de Roubaix.

Détail important si Khodja est issu d’une famille de sympathisants de l’Algérie indépendante, Belcacem est lui fils de harki, pourtant les deux hommes amis d’enfance s’apprécient et se respectent malgré des heurts parfois violents entre eux.

Au fil de ce roman, leur enquête va les mener dans un grand jeu de piste, la plus évidente étant tout d’abord le règlement de compte entre descendants de harkis et descendants de pro FLN.

Puis le mystère va s’avérer plus épais, le duo trouvant sur sa route l’Alphabet un groupe para militaire extrêmement dangereux.

En arrière plan se dresse la ville de Roubaix, ville ouvrière ravagée par le chômage, première ville musulmane de France, ville également ou le Front National peut prétendre accéder au pouvoir.

Au détour de cet imbroglio politico-mafieux, nos deux héros découvriront que certaines personnes ont intérêt à raviver le spectre le guerre d’Algérie pour provoquer un embrasement de la communauté musulmane à Roubaix puis en France.

« Sérail killers » est un polar typique dans son écriture.

Le style est rugueux, bourrin, drôle ce qui m’irrite en général assez vite.

 Belaid emploie beaucoup de mots arabes et chti pour colorer son récit.

Si l’intrigue tarabiscotée de ce complot para-militaire peut quelques fois laisser perplexe, on appréciera l’analyse fine des répercussions de la guerre d’Algérie sur les Algériens, cette analyse montrant toute la complexité de ce conflit.

Belaid brosse également un portrait sans concession de l’Islam tel qu’il est pratiqué par la plupart des musulmans de France, c’est à dire avec plus de libertés qu’on ne le croit vis-à-vis des traditions. Le livre n'est donc pas inintéressant mais reste cependant très loin d'égaler en ampleur et émotion les ouvrages de Yasmina Khadra a qui d'ailleurs il est très humoristiquement rendu hommage au cours du récit.


 

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