Sin after Sin (Judas Priest)

 



Battant le fer tant qu’il est encore chaud, Judas Priest produit son troisième album « Sin after Sin » en 1977 soit très peu de temps après « Sad Wings of Destiny ».

Si ce disque paraît légèrement en dessous que son prédécesseur, le niveau des ses compositions est cependant toujours anormalement élevé.

L’ambiance telle que décrite sur la belle pochette est toujours empreinte de mystère et de mysticisme.

« Sinner »  inaugure la tradition des titres rapides, épiques et violents en ouverture des albums de Judas Priest.

Ce morceau long et complexe à la structure alambiquée contient à mes yeux quelques longueurs et doit être considéré comme à part de tout l’album.

La suite en effet est beaucoup plus concise et accessible.

Il y a tout d’abord la formidable reprise de Joan Baez, « Diamonds and Rusts », que le groupe s’approprie en accélérant le tempo et insufflant de la vie à un morceau originalement un peu calme et tristounet.

Comme tous les grands groupes, Judas Priest vampirise l’original et crée un de ses classiques toujours joué sur scène plus de 30 ans après.

« Starbreaker » est pour moi l’un des meilleurs hits du groupe, avec ses riffs en acier, sa rythmique en béton armé, son refrain irrésistible, son léger break central avant une reprise inexorable.

Rob Halford est impérial au chant sans trop en faire sur ce titre à l'efficacité maximale.

« Last rose of summer » est la ballade de l’album, très douce, délicate et mélancolique bien qu’un peu plate.

Le groupe a déjà fait et fera mieux par la suite.

« Let us prey » lui succède, morceau ultra rapide et agressif, très efficace bien qu’un peu trop linéaire à mes yeux.

« Call for the priest/Raw deal » est beaucoup plus intéressant avec une première partie originale au rythme saccadé terriblement accrocheur et une seconde beaucoup plus aérienne et mélodique ou la voix de Rob s’envole.

« Here comes the tears » appartient sans doute à la catégorie des plus belles ballades jamais écrites par le groupe, avec encore une fois un début doux et triste à vous fendre l’âme suivi d’une lancinante montée dans l’intensité avec des chœurs irrésistibles.

Le chef d’œuvre incontestable du disque.

« Dissident agressor » avec son intro venue d’ailleurs, son punch, ses couplets fantastiques et son refrain fédérateur ponctue de fort belle manière un excellent album.

Avec des perles comme "Starbreaker", "Here come the tears" ou la fameuse reprise "Diamonds and rusts", « Sin after sin » Judas Priest produit un album de haut niveau, très inspiré, ou la créativité artistique des années 70 demeure très présente. Avec ce troisième album, les Anglais semblent de plus en plus canaliser et maîtriser son art.

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