Unleashed in the east (Judas Priest)

 



Judas Priest termine les années 70 en fanfare avec un album live enregistré au Japon lors de la tournée « Killing Machine »,  album considéré comme l’un des meilleurs live de tous les temps.

L’exercice du live est primordial dans le rock et dans le hard rock, il permet d’asseoir la réputation d’un groupe, voir de le couronner en provoquant l’adhésion des masses de fans s’étant déplacés et repartant marqués à vie.

On sera au passage étonné par la folle cadence de production du groupe à quasiment un voir deux albums par an le tout avec une qualité exceptionnelle, phénomène qu’on ne retrouverait plus dans les années 2000 tant les artistes semblent construire leur carrière dans la durée et de manière plus parcimonieuse.

L’album donc, autant le dire tout de suite je ne suis pas un grand amateur de disques de live.

La réputation de celui ci tient à la qualité des morceaux proposés mais ceci est peu étonnant étant donné que tous les albums qu’a produit le groupe à l ‘époque étaient fantastiques, mais également et cela est plus étonnant à la qualité exceptionnelle du son (surtout en remasterisé !) ce qui conduira certains à émettre de fortes présomptions de retouches studio ultérieures pour gommer les inévitables imperfections du direct.

Ce phénomène de surboostage est particulièrement marquant sur les titres des premiers albums, dont l’impact est ici démultiplié.

L’album commence par un « Exciter » d’une puissance rare, « Running wild » qui lui succède est encore plus explosif et échevelé …

L’ambiance est très chaude et vivante avec une bonne restitution de la folie d’un concert de hard rock.

« Sinner » morceau que je goûte moins m’ennuie plus … mais la suite du disque est un sans faute quasi impeccable ….. avec des titres qui prennent une dimension insoupçonnée sur scène .. 

« The Green Manalishi » voit Rob Halford innover en accompagnant la mélodie finale de son chant haut perché, une vraie trouvaille qui enrichit un morceau déjà excellent à la base.

« Diamonds and Rusts » est encore bien meilleur en live que sur disque.

Halford est impérial et fait passer beaucoup d’émotions dans ce titre évoquant la nostalgie.

Le tempo reste toutefois rapide.

Le fin du disque contenant 3 titres de « Sad Wings of Destiny » est un chef d’œuvre  absolu, « Victim of Changes » titre transperçant magnifié par l’émotion de la scène atteint la perfection,  « Genocide » et « Tyrant » plus brutaux remplissent parfaitement leur office avec leurs duels incessant de guitares féroces et mélodiques.

4 bonus (live) parachèvent le tableau, « Rock forever » morceau mineur du groupe passe très bien ici, et puis les costauds et efficaces « Delivering the Goods » ou « Hellbent for leather » et sa Harley Davidson grondante, tirés du dernier album de l’époque.

L’interprétation originale du dernier titre « Starbreaker » est exceptionnelle, surpassant même l’originale pourtant excellente.

En résumé ce live à la set live particulièrement flamboyante est la conclusion idéale à une époque particulièrement fertile pour Judas Priest qui démontre également une présence scénique exceptionnelle, avec l’usage de pyrotechnie, de moto pétaradantes et d’accoutrements de biker tout de cuirs noir vêtus qui feront beaucoup pour leur nouvelle image de durs et pour les codes vestimentaires du heavy metal qui seront adoptés par la suite par des myriade de groupes.

« Unleashed in the East » marque donc l’éclosion d'un nouveau monstre scénique du hard rock
avec des spectacles grandioses et le début d'un changement de stratégie marketing pour le groupe avec un son et une image plus durs.
Adieu donc la poésie un peu rêveuse et décalée des débuts ...
Mais « Unleashed in the East » peut également servir de best of pour les gens un peu curieux désirant découvrir le meilleur condensé de ce qu’a fait le groupe dans les années 70, sachant que l’intérêt principal pour moi de ce disque est que les versions de la plupart des titres joués sur scènes parviennent à surpasser les versions originales.

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