Le petit voleur (Erick Zonca)
Je suis tombé un jour par hasard sur « Le petit voleur » , petit film français de Erick Zonca sorti en 1999 et je n’ai pu m’en détacher.
Ce film a révélé l’acteur Nicolas Devauchelle.
L’histoire est celle de Esse, un jeune homme de 17-18 ans, apprenti boulanger à Orléans qui se fait brutalement virer de son emploi.
Très révolté, il prend alors le parti de se rebeller, de ne plus vivre « comme un esclave » et décide de rentrer dans la délinquance.
Avant de partir il laisse sa petite amie, non sans, signe de sa nouvelle dureté, la dépouiller de toute sa paye de caissière.
Esse débarque à Marseille et rejoint une bande de petits malfrats du centre ville.
Très jeune, d’un physique maigre, il commence en bas de l’échelle et participe à des cambriolages.
Il fréquent une salle de boxe thaïlandaise pour s’endurcir physiquement avec les autres membres de la bande.
Le rythme du film est trépidant, il vous happe dés les premières minutes et ne vous lâche pas.
Le réalisme, l’âpreté des images vous prend à la gorge.
Nicolas Devauchelle est captivant d’intensité dans ce rôle de jeune homme à la fois plein de rage mais aussi de fragilité.
Avec les malfrats marseillais la vie est cependant difficile, Esse doit respecter une hiérarchie de bande, faire le ménage pour la mère du chef (Sylvain) et surveiller la prostituée du caïd local, le propre frère de Sylvain, un homme dur et brutal.
Un jour, Esse progresse en boxe et bat son jeune rival lors d’un combat cruel.
Il prend symboliquement du poids dans la hiérarchie et devient chauffeur du caïd.
La, les choses prennent une autre tournure avec des menaces de mort et au contact de cet homme violent, Esse se trouve salement malmené puisqu’il est même violé lors d’un accès de folie de son chef.
Mais cette folle spirale s’achève plus tôt que prévue, et lors d’un cambriolage qui tourne mal, Esse pousse Sylvain qui tombe, se casse le dos avant de se faire ramasser par les policiers.
La suite est une longue errance dans les rues de Marseille avec le reste de la bande qui cherche à le rattraper pour le tuer.
Livré à lui même dans une ville soudain menaçante, Esse s’avère pitoyable en faux dur et fini la gorge tranchée lors d’une scène assez insoutenable.
Mais Zonca termine son film de manière plus positive en montrant son héros ayant survécu à cette blessure et reprenant une vie dans la légalité.
« Le petit voleur » est un film très fort, dur, mené sur un rythme très tendu.
Les acteurs, Devauchelle en tête, y sont quasiment tous excellents.
Le héros est ce jeune en perte de repère pensant mener une vie libre et aisée dans la délinquance mais bien loin des clichés sur le grand train de vie de la mafia italienne, il ne rencontre que des vexations et une condition d’homme à tout faire encore plus humiliante.
La fin positive est je pense intéressante puisque le jeune homme prend conscience de son erreur certes un peu tard puisqu’il manque de perdre la vie.
Un film puissant, sans concession à montrer à des enfants difficiles tentés par la face obscure de l’existence ?
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