Point of entry (Judas Priest)

 



Après l’énorme succès de « British Steel », Judas Priest sort en 1981 « Point of Entry » , album que je considère comme le plus faible de sa discographie.

Délaissant le coté « rentre dedans » de son prédécesseur, « Point of Entry » est un album lorgnant vers une musique plus rock et calme que le heavy metal racé dans lequel officiait le groupe depuis ses débuts.

Virage commercial trop accentué ou simple volonté d’évolution pour ne pas s’enfermer dans une formule trop formatée et de sortir un « British Steel numéro 2 » ?

On ne le saura sans doute jamais.

« Heading the highway » qui ouvre la route de cet l’album est un bon titre de heavy mélodique efficace hérité d’un savoir faire que le groupe maîtrise à la perfection.

Après ces débuts rassurants pour le fan de la première heure, la première surprise surgit : « Don’t go » a un tempo lent, saccadé, appuyé par quelques chœurs , tout ceci est un peu inhabituel et étrange …mais le refrain fait l’effet d’une lame de fond emportant tout sur son passage.

Bien que faisant figure de curiosité pour du Judas Priest j’ai toujours été bouleversé par la spontanéité, la simplicité et la fraîcheur de ce morceau.

« Hot rockin » réenclenche la terrible machine à produire des tubes heavy.

Celui en est colossal de la première à la dernière note, et sans doute l’un des plus réussis jamais écrit par le groupe.

Nouvelle surprise avec « Turning circles » morceau plus rock qui passe aussi très bien porté par de belles qualités mélodiques et par l’incomparable voix de Rob Halford.

« Desert plains » poursuit dans cette veine …

Souvent joué à l’époque en concert dans une version plus musclée, ce morceau à l’atmosphère calme et envoûtante met encore en avant la science de la mélodie du groupe.

Avec « Solar angels » le groupe pousse le bouchon encore plus loin .. avec un titre planant évoquant une atmosphère de voyage spatial.

Pas leur meilleur titre mais pas déplaisant non plus.

C’est ensuite que cela se gâte quelque peu, avec des morceaux plutôt faibles pour terminer l’album de manière un peu plus poussive.

« You say yes » a un fort groove rock n roll plutôt plaisant mais un refrain simpliste et très répétitif qui peut agacer ..

« All the way » est le titre le plus faible de l’album  et sans être totalement mauvais n’a pas un niveau digne du standing habituel de Judas Priest.

« Troubleshooter » a un rythme tranquille assez sympathique mais demeure également mineur.

« On the run » conclue ce disque de manière plus musclée, Rob Halford remontant dans ses vertigineux aigus sur les refrains pour insuffler le punch nécessaire pour booster l’ensemble.

En conclusion « Point of Entry » laisse une impression mitigée, plutôt en demi teinte avec quelques titres de « heavy metal » des années 80 à fort impact, des tentatives de rock plus calme et commercial plutôt réussies mais aussi un certain nombre de morceaux très faibles, limite bâclés ou sentant les fonds de tiroir.

Il semblerait donc qu’après le colossal succès artistique et commercial de « British Steel » , Judas Priest ait eu envie de souffler ou ait eu une légère baisse d’inspiration comme en connaissent souvent les groupes un peu pris de court par leur réussite soudaine.

Pour toutes ces raisons, « Point of Entry » ne figure pas parmi les classiques du groupe selon moi et s’écoute en picorant de ci delà quelques titres rock sympathiques et originaux.



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