Killing machine (Judas Priest)

 



Avec « Killing Machine » sorti pourtant la même année que « Stained Class » 1978 (quelle santé ! ) Judas Priest prend une nouvelle et  forte orientation musicale.

A l’image de la superbe pochette plus dure et menaçante, le groupe délaisse en effet quelque peu son heavy metal sophistiqué et mélodique aux structures quelques fois complexes pour un hard rock plus accessible, plus compact et plus direct.

« Delivering the goods » est un mid-tempo hard doté d’un rythme saccadé et brutal.

Le morceau bien que très puissant et efficace laisse cependant une impression  de heurté.

Tout est dit ou presque dans le titre … « Rock forever » est morceau sympathique pas franchement inoubliable à l’ambiance un peu rétro entièrement dédiée à la gloire du vieux rock n roll.

 « Evening star » me plait déjà plus, principalement à cause de ses passages mélodiques savamment distillés et  de son refrain très entraînant.

Le premier classique du disque est pourtant « Hellbent for leather », court, rapide et percutant avec un riff ultra dynamique et des paroles entièrement tournées pour la première fois vers le monde des motards virils.

La suite de la carrière de Judas Priest montrera une certaine continuité dans ce thème.

Ce morceau devenu emblématique est encore offert au public comme le coup de grâce des fins de concert même 30 ans après ce qui en dit long sur son impact auprès du public.

« Take on the world » poursuit dans la virilité avec un hymne fédérateur calibré pour les stades.

Ce titre rappelant le « We will rock you » de Queen par son coté martelé est rendu efficace par la force de conviction de la voix d’Halford et par la puissance des paroles.

Ce morceau traduit la volonté, la confiance et l’ambition du groupe à l’époque : il s’agissait donc bien de conquérir le monde et de prendre d’assaut les charts pour exploser internationalement, ce qui de maniére toute prophétique arriva …

Bizarrement le groupe lui préférera par la suite « United » en live.

« Burnin up » est  un peu étrange avec une ambiance de désir fiévreux qui a un peu de mal à s’exprimer mais il se rattrape plutot bien part un final lumineux.

Ensuite on attaque vraiment les moments forts …

Morceau préféré de l’album et parmi ceux de toute la carrière du groupe, grand classique intemporel, « The green manalishi with the two pronged crown » reprise de Fleetwood Mac est un pur chef d’œuvre, avec un riff magique, des solos superbes, et un chant ensorcelant du début à la fin, souvent du reste chanté à l’unisson par des foules en délire en duo avec Rob.

J’adore aussi « Killing machine » souvent snobé par les fans.

Ambiance inquiétante, riffs menaçant, chant charismatique racontant le quotidien d’un tueur à gages, l’efficacité maximale du hard rock est au rendez vous.

Troisième classique immortel de l’album « Running wild » titre très rapide qui déboule sur un riff très punchy joué à toute allure, est à vrai dire rendu complètement irrésistible par le coté épique du chant en fusion d’Halford.

Et la ballade me direz vous ? Elle arrive tardivement mais quand arrive même.

« Before the dawn » n’a peut pas la structure progressive des premiers chef d’œuvres de mélancolie du groupe mais elle est néanmoins bouleversante et constitue également un chef d’œuvre pour moi par sa simplicité lumineuse.

Une belle chanson à jouer pour un enterrement, et rendre un hommage vibrant d’amour et de respect à un proche disparu.

« Evil fantaisies » est le morceau le plus faible du disque, lent avec un riff très axé rock 'n roll rétro, il n’est pas franchement mauvais mais ne parvient pas à se hisser au niveau des autres compositions.

« Killing Machine »  n’est pas un album très apprécié des fans du groupe qui lui préfèrent son successeur studio le mythique « British Steel ».

Pourtant ce disque est globalement excellent et marque une évolution importante pour le groupe qui délaisse à présent nettement ses influences progressives passées pour présenter un hard rock musclé, carré, à l’efficacité redoutable.

C’est donc toute une époque, celle des années 70 qui s’achève avec la fin de cette mue musicale et le début d’une autre plus triomphante qui commence pour Judas Priest

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