Rocky Balboa (Sylvester Stallone)

 



Sorti en 2006, « Rocky Balboa » se veut l’ultime et tardif hommage de Sylvester Stallone à son personnage fétiche qui lui rapporta 3 oscars et lança sa carrière cinématographique en 1976.
 

Qui en effet ne connaît pas ce film, cette musique et ce personnage mythiques ?

 

Il est curieux de constater que jamais Stallone ne fut vraiment capable de faire mieux que son premier film, car si le premier « Rambo » présente des qualités, sa carrière ne fut ensuite qu’une longue série de films d’actions plutôt caricaturaux et basiques avec même dans les années 80 un assez détestable fond de propagande anti communiste.

 

Alors avec une carrière au point mort, à 60 ans Stallone décide de renouer avec son personnage culte.

 

Le ton plutôt intimiste du film surprend, l’atmosphère est  en effet très mélancolique et nostalgique.

 

Boxeur retraité, Rocky a perdu sa femme (Adrienne) il y a 3 ans et a du mal à s’en remettre.

 

Pour survivre il a ouvert un restaurant italien et raconte ses anciens exploits à ses clients.

 

Ses relations avec son fils sont très distantes.

 

Vieille gloire des années 80, Rocky paraît un peu dépassé par un monde nouveau, plus rapide, aseptisé et moins humain alors il se réfugie dans ses souvenirs et vit dans le passé de son quartier de Philadelphie avec son éternel beau-frère râleur Paulie (Burt Young) ou Marie, jeune mère célibataire que Rocky tente de prendre sous son aile.

 

Pourtant l’envie de reboxer pour oublier son chagrin le titille et il fait une demande de licence.

 

En parallèle le monde de la boxe poids lourd outrageusement dominé par un jeune champion noir du nom de Mason Dixon, doué mais peu charismatique, étouffe.

 

Un jour au moyen d’un logiciel, les experts de la boxe simulent un combat entre Balboa et Dixon et ce combat donne le jeune champion perdant.

 

Ses promoteurs ont alors l’idée d’organiser à Las Vegas un match exhibition contre Balboa pour faire remonter la cote de leur poulain.

 

Rocky voit dans cette opportunité une occasion de guérir de son mal et enclenche la traditionnelle séquence de préparation physique avant le match.

 

Encensé par les critiques pour son coté émotionnel, « Rocky Balboa » ne m’a cependant pas autant bouleversé qu’un film comme « The Wrestler » qui me semble aller encore plus loin dans le désespoir et l'émotion.

 

Le ressort de la simulation logicielle me paraît peu crédible, quant au corps de Stallone, il est effrayant, flasque, quasi difforme et néanmoins bouffi d’anabolisants.

 

J’aurais plus apprécié un film complètement intimiste centré sur la douleur d’un homme en deuil, sur les difficultés des relations père-fils mais sans le match de boxe et les vains efforts physiques pour tenter de retrouver une jeunesse perdue à jamais, la j’aurais trouvé  que Stallone serait allé au bout de son œuvre.

 

Néanmoins contrairement aux autres films de Stallone ou il incarne des brutes impitoyables mono expressives « Rocky Balboa » contient toujours un capital sympathie incommensurable.

 

Rocky avec son air de chien battu, c’est le looser sympathique au cœur d’or, si proche de nous et tellement humain ,qui finalement à force de courage et d’espérance parvient au sommet en une vibrante incarnation du rêve américain.

 

Contre un tel mythe il sera toujours impossible de lutter.

 

Le film vaut cependant le coup d’œil, tout en espérant que Stallone soit assez raisonnable pour s’arrêter la et ne pas gâcher ce  joli baroud d’honneur.

 

Je conseillerai également « Copland »  excellent film méconnu ou un Stallone en shériff malentendant et gras du bide se montre fantastique face à  De Niro, chef d’une police corrompue.

 

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