Solea (Jean-Claude Izzo)
« Solea » est la troisième et dernière partie de la trilogie marseillaise policière écrite par Jean-Claude Izzo.
Et on pourrait dire pour faire court que plus ça va moins ça va ! Tant les aventures de Fabio Montale deviennent de plus en plus noires.
« Solea » se voulant le point culminant de la série, la trame est se trouve dense, reposant sur un climat d’angoisse et de menace quasi constant.
Dans ce troisième opus, on apprend que Babette l’amie journaliste de Fabio Montale est en cavale après le meurtre de son mari, magistrat anti mafia en Italie.
Elle a en effet bouclé une enquête fleuve mettant en lumière les réseaux économiques européens infiltrés par la Mafia et de nombreux hommes politiques ou industriels français sont impliqués.
Pourchassée par deux mystérieux tueurs elle se terre dans les Cévennes chez un ami berger soixante-huitard.
Montale, resté à Marseille, se retrouve soumis à de terrifiantes pressions de la part des mafioso afin qu’il leur livre Babette.
Egal à lui-meme il résiste, mène sa propre enquête mais autour de lui ses amis sont sauvagement assassinées à l’arme blanche, comme Zora rencontrée un soir dans un bar, Mavros l’ami boxeur ou Félix le patron de bar.
Montale, ébranlé s’allie avec une femme commissaire aussi intègre que lui Hélène Pessayere.
Dans « Solea » Jean-Claude Izzo délaisse ce qu’il connaît le mieux c’est à dire le coté social de sa ville, les problèmes de racisme, de violence et de misère …. Il laisse aussi en retrait les descriptions lumineuses de se ville fétiche pour ne laisse surnager qu’un désespoir général, un nihilisme sans fond sur l’humanité.
Je n’ai pas beaucoup accroché à ce troisième opus.
La thèse générale du « tout est pourri, la Mafia est partout, tous sont corrompus » , mais aussi le soi disant complot des technocrates de Maastricht voulant couper le Monde en deux, entre Nord économiquement et politiquement dominant et Sud sous développé et dangereux (incluant Marseille ) m’ont prodigieusement agacés.
Je ne partage pas cette vision extrêmement négative des choses.
Quand à laisser à penser le déclin des états de droit je conteste également ce point de vue, la Mafia italienne étant en déclin sur de nombreux points.
A la lecture de cette trilogie je comprends pourquoi l’interprétation de Fabio Montale par Alain Delon avait choquée, car Izzo a crée un commissaire très ancré à gauche, plus prompt à la prévention et au dialogue qu’à la répression sauf avec le Front National auprès duquel il fait un rejet épidermique sans jamais réellement déployer les mêmes efforts de compréhension que pour la jeunesse à la dérive des quartiers Nord, question de point de vue j'imagine.
Si je dois avouer avoir trouvé certaines qualités à « Total Khéops » , j’ai éprouvé un intérêt décroissant pour la suite des aventures du commissaire Montale.
En conclusion pour moi, seul le premier volet présente des qualités.
Les autres sont bien inférieurs et tout à fait dispensables.
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