Sad wings of destiny (Judas Priest)

 



Attention chef d’œuvre !

« Sad Wings of Destiny » datant de 1976 est en effet mon disque préféré, tout styles de musique confondus.

C’est en effet le disque qui me procure le plus de plaisir aussi vais je difficilement tenter d’en faire une chronique objective.

Avec le deuxième disque de sa carrière, Judas Priest trouve son propre style et pose  définitivement les bases essentielles de tout ce que sera par la suite appelé le heavy metal moderne.

D’entrée le groupe frappe fort, « Victim of Changes » , en réalité composé de deux morceaux accolés (Whiskey woman/Victim of Changes ) est probablement le morceau que je préfère dans la discographie du groupe.

Apparemment ce morceau parle d’une femme jadis aimée, du temps qui passe impitoyablement altérant tout sur son passage.

Sur la première partie, les guitares sont extrêmement compactes, avec un son terriblement puissant, véloce et accrocheur pour l’époque.

Rob Halford fait un récital, avec son style puissant et ses vertigineuses montées dans les aigus aussi soudaines qu’électriques  …. puis survient un break monstrueux ou le temps semble se figer en une accalmie aussi divine qu’éthérée, Rob atteignant ensuite des sommets d’émotions avant de crucifier l’auditeur au cours d’un final paroxysmique.

Il s’agit pour moi d’une des morceaux les plus cultes du hard rock.

« The Ripper » court morceau inspiré par la légende de Jack L’éventreur est tout à l’opposée, court, surprenant, incisif il bondit à la gorge de l’auditeur trop surpris pour comprendre ce qui lui arrive.

En moins de 3 minutes le groupe en s’appuyant sur un riff irrésistible, parvient à créer une ambiance étrange et vénéneuse, inquiétante comme le Londres victorien à l’époque ou le meurtrier hantait ses rues embrumées.

Le cri d’effroi final d’Halford glace les sangs et laisse l’auditeur sonné, en état de choc.

Vient ensuite le troisième chef d’œuvre du disque, « Dreamer Deceiver » ballade hors classe, rêverie de prêt de 6 minutes avec ses paroles mystiques et cosmiques ….

Le ton est doux, profond, triste bien sur comme tout ce qui est beau ..  le chant de Rob atteint un niveau que je n’entendrai plus jamais de ma vie avec cette hallucinante montée dans les aigus finale, à vous vriller l’ame pour tout le reste de votre existence terrestre.

« Deceiver » lui emboîte le pas dans la foulée en une transition incroyablement bien réussie.

Ce titre, bien que moins hors classe que les trois premiers est très efficace avec son rythme rapide, ses guitares aussi tranchantes que véloces.

Ensuite ça se calme un peu avec la première rupture de rythme.

« Prélude » court et agréable passage au piano surprend et joue à la perfection son rôle d’agent de paix.

Et il fallait bien cela car après le groupe ressort l’artillerie avec « Tyrant » morceau rapide, percutant et agressif bien qu’un peu trop linéaire et prévisible à mes yeux.

« Genocide » en revanche est une magnifique réussite, plus lent, avec un riff entêtant, un style plus aérien et surtout un break absolument monumental en plein milieu avant que les guitares de la paire infernale Tipton/Downing ne poursuivent leur inexorable marche en avant.

« Epitah » répond comme un écho à « Prélude » , Rob y chante magnifiquement comme un crooner accompagné de son piano.

Ce titre a été souvent raillé en raison de sa ressemblance avec ce que faisait Queen à la même époque mais il est superbe et les deux groupes me paraissent du reste avoir beaucoup de points communs plus profonds que le fait d’avoir eu tous les deux deux chanteurs aussi extraordinaires qu’homosexuels.

« Island of Domination » morceau aussi fou que jubilatoire  conclut de manière éclatante un album qu’on pourrait qualifier d’exceptionnel.

En conclusion « Sad Wings of Destiny » est pour moi le sommet artistique de la carrière de Judas Priest, un album inspiré, racé, alliant puissance, émotion, beauté et sophistication.

La musique, plus cadrée que sur « Rocka Rolla » reste néanmoins formidablement inventive.

Rob Halford, Maître Chanteur plus souverain que jamais, capable de faire passer aussi bien l’agressivité que l’émotion à fleur de peau, atteint pour moi sur de nombreux titres la quintessence de la perfection vocale, performance qu’il ne pourra jamais totalement rééditer ultérieurement.

Donc si vous aimez le rock des années 70, ce disque vous comblera de bonheur tant il contient une impressionnante pléiade de classiques immortels.

LE disque de référence du groupe !

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