Poétique (Aristote)

 



Poursuite de l’œuvre d’Aristote avec cette fois le « Poétique ».

Ce court livre traite de la question de l’art et plus particulièrement de l’art poétique.

L’art poétique à l’époque d’Aristote s’exprime surtout par le théâtre.

Aristote exprime le fait que l’homme a depuis des temps très éloignés une propension naturelle à aimer les imitations, les images de la vie.

Celles ci lui procurent de l’agrément, le plaisir de la connaissance.

De plus la représentation poétique a une valeur de purgation morale en permettant à l’homme de prendre de la distance avec la vie.

Puis Aristote traite des différents types d’art théâtral comme la tragédie, l’épopée ou la comédie.

Cependant la comédie a sans doute étudiée dans un livre séparé perdu aujourd’hui et l’exposé se concentre plus sur l’art de la tragédie qui met en scène des personnages  nobles et élevés contrairement à la comédie qui met en scène des personnages inférieurs et remplis de défauts.

Aristote définit donc les règles nécessaires selon lui pour faire de bonnes tragédies.

Celles ci doivent éveiller de la crainte et de la pitié pour provoquer de l’empathie avec le public.

Pour être belles elles doivent comme toute œuvre d’art allier l’ordre et l’étendue suffisante pour être appréciées.

La complexité est souhaitée, car elle induit des péripéties et des reconnaissances.

Elles doivent mettre en scène des acteurs aux caractères bons et nobles mais victimes d’erreurs.

Aristote dissèque les parties d’une tragédie (prologue, épisode, exode) s’interroge sur le rôle des chants, passe aussi en revue la métrique, l’élocution nécessaires pour définir les standards qui deviendront la norme du théâtre classique.

Eschyle et Sophocle sont souvent cités favorablement, Euripide plus vivement critiqué.

La fin du livre porte sur l’épopée qui contient beaucoup de points communs avec la tragédie mais qui lui est inférieure car beaucoup plus étendue en terme de temps.

Homère est cependant souvent cité comme une référence absolue.

Aristote apprécie chez lui l’usage de l’impossible, de l’irrationnel dans un récit logique pour créer la notion de merveilleux susceptible de plaire.

En effet Aristote donne le droit  au poète de modifier la réalité des choses, et même de réinventer l’histoire pour servir son récit.

En ce sens le talent du poète est pour lui supérieur à celui de l’historien qui se borne à énoncer ce qui s’est réellement passé et non ce qui aurait pu ou du se passer.

De manière analogue au « Politique » , le « Poétique » est une référence dans son domaine certes moins ambitieux.

Il définit néanmoins les standards de la tragédie et du théâtre classique.

Je soulignerai également la pénible préface de Philippe Beck, à elle seule plus longue que le livre d’Aristote lui même, ce qui en dit long sur l’ego démesuré de ce monsieur et qu’on peut allégrement passer pour profiter pleinement de l’ouvrage certes mineur comparé aux monstres que sont le « Politique » ou l’ « Ethique à Nicomaque ».
Cependant quel que soit le sujet Aristote fait mouche !

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