Rising in the east (Judas Priest)

 



Pour fêter sa reformation « historique » et ses 30 ans de carrière, Judas Priest sort en 2005 un DVD intitulé « Rising in the east » issu de la tournée de l’album « Angel of retribution ».

L’idée d’enregistrer un concert dans la salle du Budokan de Tokyo est un clin d’œil au live « Unleashed in the East » des années 70, considéré comme le meilleur du groupe et l’un des meilleurs de tous les temps.

Bien, la première impression visuelle est que après 15 ans sans concert ensemble, les musiciens ont vieilli et n’ont plus la même fougue sur scène que durant leurs jeunes années.

Ceci est surtout visible sur Rob Halford qui a vieilli, grossi, qui se déplace peu (ou en marchant à petits pas) et dont la voix est moins impressionnante qu’avant.

Pour autant, le vieillissement est un phénomène inéluctable, un processus naturel que tout à chacun se doit d’accepter avec sagesse.

Aussi, la voix d’Halford possède suffisamment de réserves et subtilités pour me séduire encore sans avoir besoin de déchirer les cieux et le fait que le « Metal God » soit statique me gêne autant que de voir Pavarotti déclamer des chefs d’œuvres en restant parfaitement immobile.

Le concert en lui même présente une set list ahurissante et le moins qu’on puisse dire c’est que les fans japonais ont été pourris-gatés, ce qui ne va pas sans provoquer chez moi une certaine jalousie.

Après un alignement de classiques incontournables, la première surprise non jouée depuis longtemps (en tout cas avec Rob Halford sur scène) survient : « A touch of evil » est une divine surprise avec son riff puissant repris par la foule et son ambiance majestueuse de drame épique.

Les morceaux du dernier album font mouche comme « Judas rising » terriblement convainquant ou l’on voit Rob Halford chanter au dessus de flammes artificielles !

« Revolution » plus calme contient néanmoins un coté hymne très plaisant sur scène.

Arrivent ensuite deux merveilles que je considère comme souvent injustement « oubliées » sur scène comme « Hot rockin » chef d’œuvre au groove irrésistible que le public reprend en chœur, puis « I’m a rocker » hyper mélodique chanté à tue tête par le Budokan, quels connaisseurs ces Japonais, génial !

Et la fête continue, que di- je l’orgasme sonore !

« Diamonds and rusts » jouée de façon ralentie et émouvante est le seul petit vestige de la période Ripper Owens.

« Worth fighting for » elle aussi mélodique est un bonheur pour les oreilles et l’ame avant que « Deal with the devil » ne vienne faire à nouveau parler la poudre.

Que dire encore sur « Beyond the realm of death » ? Que c’est l’une des mes chansons préférées et que l’interprétation déchirante de Rob me donne des frissons dans le dos.

La pluie de classiques ne faiblit pas, je ne sais pas comment je vais finir le concert car c’est un festival, « Turbo lover » immortel et indémodable prépare « Hellrider » sans doute le meilleur morceau du dernier album, très puissant avec un refrain aussi fantastique qu’ irrésistible.

Suit un « Victim of changes » scintillant de mille feux, hors classe avec ses guitares qui s’enchevêtrent et copulent sauvagement dans un déluge de décibels avant le passage planant et atmosphérique que j’aime tant .. argh je suis déjà KO debout, une nouvelle fois vaincu par la magie du Priest.

« Exciter » morceau ultra speed que j’adore, introduit son cousin « Painkiller » tellement intense que Rob ne peut le jouer que les yeux fermés, arc bouté par terre.

Trois classiques pour terminer, qui eux me surprennent mois malgré leur terrible efficacité notamment le punch d’un « Hellbent for leather » pétaradant en diable.

En conclusion, même à plus de 50 ans, les musiciens de Judas Priest restent capable d’offrir un spectacle fabuleux.

La raison est simple, un inépuisable réservoir de merveilles sonores dans lequel le groupe peut puiser à l’infini pour surprendre et ne pas lasser son auditoire.

Même en prenant encore de l’age et en voyant leur moyens encore plus amoindris, ils sont suffisamment intelligents pour adapter leur répertoire et en faire apparaître toutes les subtilités.

« Rising in the east » sorte de jubilé metal de Judas Priest, fait pour toutes ces raisons passer un incroyable moment de fête dans une ambiance chaude de fans nippons dévoués et connaisseurs.

Et si finalement vieillir pouvait présenter quelques divines surprises ?

Commentaires