Divines (Houda Benyamina)
Sorti en 2016 et auréolé de plusieurs
récompenses, « Divines » de Houda Benyamina est un film
« de cité » mettant en scène deux amies la beurette
Dounia (Oulaya Amamra) et la noire Maimouna (Deborah Lukumuena).
Vive et rebelle, Dounia ne supporte pas
le carcan de l'école et s'arrange pour se faire exclure après une
violente altercation avec sa professeur, entrainant avec elle
Maimouna, fille d'Imam dans sa recherche de gain rapide.
Après avoir tenté de travailler
briévement dans le restaurant de sa mère Myriam (Madjouline
Idrissi), Dounia réalise qu'elle ne supporte plus de vivre dans le
bidonville longeant la cité et va trouver au culot Rebecca (Jisca
Kalvanda) la dealeuse la plus respectée.
Pour gagner sa confiance, elle vole la
drogue de Samir (Yasin Houicha) le bras droit de Rebecca qui met les
deux filles à l'essai, leur confiant de plus en plus de
responsabilités jusqu'à faire d'elle ses auxiliaires dans la vente.
Tout en s'enfonçant dans la petite
délinquance qui leur permet de gagner de l'argent rapidement, les
deux filles vont observer l'audition de danseurs classiques.
Dounia est fascinée par Djigui (Kevin
Mischel) qui tente de convaincre le metteur en scène de son talent
en répétant d'arrache pied tous les soirs.
Djigui partage cette attirance et vole
l'argent de deale pour la retenir plus proche de lui.
Au contact des trafiquants, Dounia s’endurcit et incendie la voiture de Samir qui avait couché avec sa
mère, ce qui provoque un début d'émeute dans la cité et l'amène
droit au poste avec Maimouna, sévèrement réprimandée par ses
parents.
Revenue sous la protection de Rebecca,
Dounia se voit chargée d'une mission délicate, séduire Reda (Farid
Larbi) un gros trafiquant pour récupérer les 100 000 euros qu'il
lui a dérobés.
Dounia fréquente donc les discothèques
branchées des Champs-Élysées pour taper dans l’œil de Reda qui
l'invite à un concert.
Dounia s'y rend, négligeant
l'invitation de Djigui et une fois chez Reda cherche l'argent.
Lorsque le trafiquant s'en aperçoit
il la frappe et après une violente lutte Dounia parvient à l’assommer puis à récupérer l'argent.
Elle décide alors de ne pas le
restituer à sa patronne et de prendre le large avec Djigui.
Mais quand Rebecca menace Maimouna,
Dounia est obligée de revenir à la cité et d'affronter la
« boss ».
Obsédé par son argent, Rebecca menace
de la bruler et après une lutte confuse met le feu au local.
Les filles parviennent à sortir, sauf
Maimouna qui périt.
Indemne mais choquée, Dounia se
remémore son amitié dans une ambiance d'émeute urbaine.
En conclusion, « Divines »
est un film dur cassant volontairement les codes en montrant que la
violence n'est pas que l'apanage des hommes mais peut aussi atteindre
les femmes élevées dans un environnement agressif.
Car l'agressivité est présente à
chaque réplique ou presque et les moments de grâce, extrêmement
rares, ce qui selon moi justifie assez peu le titre à connotation
religieuse du film.
La danse et la relation naissante avec
Djigui, qui présenteraient des portes de sortie intéressante à
cette spirale désespérante du trafic semblent finalement assez
dérisoires face à l’appât du gain et à l'attrait de la culture
« gangsta-rap ».
Film social et pseudo-féministe, « Divines »
n'est pas sur le fond pas si audacieux car continuant à véhiculer
les clichés habituels « de cité » et sur la forme plutôt laid avec son épuisante violence verbale.
Son succès d'estime me laisse donc
globalement froid.
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