Les furtifs (Alain Damasio)
En 2019, le renommé écrivain de Science-fiction Alain Damasio sort « Les furtifs ».
Dans un futur proche dans lequel les villes françaises ont été vendues aux grandes sociétés privée comme Orange, Lorca Varèse, un quadragénaire décide d’intégrer une unité d’élite appelé le Récif pour retrouver sa fille Tishka disparue soudainement après avoir été en contact avec des créatures mystérieuses et insaisissables appelées les furtifs.
Au Récif, unité d’élite dirigée par l’amiral Arshavin, Varèse passe toutes les épreuves pour devenir un traqueur et intègre une équipe composée de Saskia, Ner et Aguero un argentin réputé être une légende de la chasse aux furtifs.
Pourtant, malgré tout leur entrainement et leur matériel de pointe contenant une flopée de multi senseurs, aucun des traqueurs n’a jamais pu capturer vivant l’un de ses animaux qui préfère se figer en une statue de céramique lorsqu’il est vu.
Mais Lorca est farouchement déterminé pour ne pas dire obsédé par Saskia, et va convaincre son ex-femme Sahar, professeur itinérante dans les cités, de ne pas baisser les bras.
Le couple très alter mondialiste va trouver des appuis au sein des groupes contestataires des cités regroupés sous le nom de la Céleste et mener des opérations d’opposition aux milices des sociétés privées en utilisant les techniques de déplacement urbain du Parkour.
Ces activités vaudront à Varèse la réprobation d’Arshavin.
Étonnamment, le virtuose Aguero va confier que son exceptionnelle mobilité lui vient d’une fusion avec chacun des bouts de furtifs qu’il a pu approcher, ce que confirme Varèse, doté lui aussi de capacités d’anticipation renforcées à une échelle cependant plus modeste.
Bondissant de théorie en théorie, les Varèse vont consulter sans succès des brahmanes indonésiens vivant dans une communauté sur une ile du Rhône, puis à Paris un groupe de psychologiques aveugles d’élite et enfin un philosophe nommé Varech inspirateur des mouvements de résistance.
Souvent le découragement les atteindra puis la chance finira par leur sourire, lorsqu’après avoir renoué sentimentalement et physiquement dans le village de Moustier où a été conçue Tishka, la jeune fille leur apparaitra par miracle en leur confirmant son hybridation avec les furtifs.
L’armée lance alors une vaste opération de capture de Tishka pour l’étudier, ce qui aboutira à une course poursuite haletante dans les gorges du Verdon, avec à la clé de nombreux blessés parmi les commandos militaires et leur armes terrifiantes, les spiderbots.
Laissant leur côté révolutionnaire reprendre le dessus, les Varèse participent alors à l’occupation de l’Ile de Porquerolles par un collectif autonomiste.
Face à Gorner, le Ministre de l’Intérieur candidat à la Présidence, la lutte devient emblématique et les autonomistes posent de sérieux problèmes aux militaires par leur maitrise de la guérilla aquatique.
Cette résistance contrecarre les plans de Gorner qui se rend alors personnellement sur place et traque Tishka à l’aide d’un hélicoptère.
Malheureusement l’opération tourne à la mort de la petite fille qui se change en statue sous la pression des forces de l’ordre.
Capturés, Lorca et Aguero sont exclus du Récif…
Pourtant à force de persévérance, Lorca et Sahar parviennent en réutilisant les compétences des indonésiens à produire un son dont la fréquence redonne vie à Tishka.
Malgré la présence de Varech face à Gorner, les élections annoncent la victoire d’un homme ayant fait campagne sur la peur des furtifs, pourtant considérés comme l’aboutissement de la chaine de l’évolution par leur capacité à agglomérer l’animé et l’inanimé pour constituer un corps en constante adaptation.
Les rafles anti furtifs deviennent alors institutionnalisées et plutôt que de voir son père tué, Tishka préfère incorporer le cœur de son père à son propre corps.
Le livre se conclue par un grand mouvement de révolte des altermondialistes en réponse à la politique répressive de l’Etat et par la reprise de territoires autogérés.
En conclusion, « Les furtifs » est une œuvre d’anticipation très ancrée à l’extrême gauche voir complétement alter mondialiste, ce qui pose un problème de fond.
Tout en tombant dans la critique un peu facile de notre monde actuel livré à la société de consommation et aux voraces sociétés privées prenant le pas sur les pouvoirs publics, Damasio fait l’apologie des mouvements révolutionnaires de type Notre-Dame-des-Landes qui incarnent pour lui l’avenir par essence positif de la société, sans jamais envisager aucune approche un tant soit peu objective et critique.
Outre son aspect politique que je ne partage pas, « Les furtifs » se distingue également par un style absolument insupportable, combinant passage « djeuns » de verlan de banlieusard, expression gitanes, jargon anglais high tech, le tout barbouillé de bribes d’espagnol.
Et lorsque, Damasio change de point de vue, c’est pour vous assommer de considérations socio-philosophiques toutes aussi assommantes ayant pour but de tartiner son érudition et ses études de musicologie.
Relativement peu novateur, dérangeant politiquement, « Les furtifs » est donc surtout complétement indigeste sur sa forme et a provoqué chez moi un violent sentiment de réjet, comma rarement il m’a été donné d’éprouver dans ma carrière de blogueur.
A fuir donc pour moi, furtivement ou non.
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