Robocalypse (Daniel H Wilson)

Sorti en 2011, « Robocalypse » de Daniel H Wilson est le premier roman d’un jeune scientifique américain, docteur en robotique.
L’histoire se déroulant majoritairement aux États-Unis est racontée au passé à l’instar d’un récit historique basé sur le journal de bord du journaliste Cormac Wallace, chef de la rébellion humaine contre une invasion mondiale des robots, qui à la fin de la guerre est parvenu à récupérer en Alaska une boite noire ayant enregistré le cours des évènements.
Le point de départ du conflit est l’invention par les scientifiques Franklin Daley et Nicholas Wassermann, d’une Intelligence Artificielle, Archos finissant par devenir autonome et à dépasser ses créateurs à qui elle reproche de l’avoir « tué » treize fois au cours d’expériences ratées.
Méprisant l’humanité, Archos désire l''améliorer par la force et après avoir tué ses créateurs, se répand comme un virus dans tous les réseaux afin de prendre le contrôle des machines facilitant notre existence.
Peu à peu, des actes isolés d’agression de robots domestiques jusqu’alors inoffensifs se perpétuent aux États-Unis mais aussi au Japon ou un vieil expert en robots industriels, Takeo Namura manque de mourir étranglé par Mikiko sa compagne androïde.
Encore plus grave, des dysfonctionnements apparaissent sur les pilotes automatiques des avions mais aussi sur les robots militaires tels ces androïdes appelés SAP (Safety And Pacification) déployés par l’armée américaine sur les théâtres d'opération.
Le soldat Paul Blanton, spécialiste des interventions robotisées, est en première ligne d’une commission enquêtant sur un incident de ce type en Afghanistan et même Mathilda Perez, la propre fille de la sénatrice dirigeant la commission est agressée à son domicile par ses propres jouets.
A Londres, Lurker un adolescent hacker spécialisé en actions malveillantes entre par hasard en contact avec Archos et apeuré par ce qu’il comprend, quitte son domicile.
Jouant comme un maitre d’échecs à l’échelle planétaire, Archos détourne une mission de forage de puits de pétrole en Alaska pour enterrer dans un puits profond et radioactif l’ordinateur principal hébergeant sa conscience.
Le témoignage retrouvé du chef de l’expédition sacrifiée de la North star, Dwight Bowie à sa femme, est particulièrement émouvant.
Puis Archos lance son offensive généralisée en faisant chuter les avions et devenir folles les automobiles à pilotage automatique qui traquent les humains pour les écraser.
Si beaucoup d’entre eux sont tués, la résistance se construit également comme cet ouvrier en bâtiment, Marcus Johnson qui attire les robots dans son quartier pour mieux les faire exploser et ainsi pouvoir gagner les bois ou les sous sols avec d’autres survivants pour se mettre plus à l’abri des capacités actuelles des machines urbaines.
Dans une réserve indienne de l’Oklahoma, le père de Blanton, Lonnie Wayne organise également une armée de résistance appelée Gray horse army, en se basant sur la culture de son peuple, les Osages tandis qu’à Tokyo, Namura parvient à déprogrammer un robot imprimante qui tentait de le tuer pour s’en faire un allié et échapper à la mort dans son immeuble entièrement automatisé.
Un étonnant retournement de situation s’effectue en Afghanistan ou les GI se font massacrer par leurs propres avtomats que ce soient robot tanks, fantassins ou drones, ce qui pousse Blanton en fuite à rejoindre le camp ennemi de Jabar.
Cormac Wallace entre en scène à Boston ou avec son frère Jack membre de la garde nationale, ils parviennent à survivre à une attaque de robots mines et s’enfuient après s’être équipés en armes et uniformes de combat.
Après être sorti de leur état, ils découvrent l’ampleur de la situation : camps de réfugiés se disputant leur survie dans les forets, mais aussi camps de travail crée par les machines ou sont parqués les humains pour participer aux chaines de construction des machines infernales d’Archos.
Ce constat les poussent à intégrer la Gray horse army qui progresse de jour en jour en intégrant des robots tanks araignées modifiés et domestiqués.
A Tokyo, Namura bâtit une véritable forteresse dans en son ancienne usine en reprogrammant les robots industriels infectés pour s’en faire de puissants alliés qu’il appelle senshi.
Avec ses senshi il livre de terribles batailles contre les troupes d’Archos mais parvient à chaque fois à les repousser de son château qui deviendra un asile pour réfugiés humains.
Prenant tous les risques, la sénatrice Laura Perez se rend dans un camp de travail pour y libérer ses enfants Nolan et Mathilda, cette dernière ayant été modifiée par Archos de telle manière à pouvoir commander aux machines.
Chacun à sa manière contribue à la lutte, Blanton et Jabar en diffusant la position d’Archos en Alaska en remontant les ondes transmises depuis une plateforme de recherches sur la vie organique, puis Lurker et Arrtrad les deux antihéros anglais qui dotés d’exosquelettes de combat vont débrancher le brouillage des communications satellitaires d’Archos avant d’être tués.
Mais un tournant s’établit lorsque sous l’impulsion de Mikiko ramenée à la vie par Namura, des robots dits libres voient le jour et décident comme l’androïde arbitre 902, l’hoplite 611 et le warden 333 de rejoindre la rébellion contre Archos.
Avec les fantastiques capacités de ces nouveaux alliés, la Gray horse army lance alors une gigantesque offensive contre la base d’Archos en Alaska.
Malgré leurs pertes importantes comme Jack tué par un des stumpers et la présence d’agressives robots mantes capable d’éventrer les massifs robots araignées leur servant de protection, les combattants triomphent de leurs adversaires avec l’appui décisif de 902 commandé par Mathilda Perez.
Étant le seul capable de descendre dans le puits radioactif dans lequel se terre Archos, 902 qui a perdu ses deux amis robots tués par des missiles, débranche le cerveau de l’armée robotique après avoir résisté à une tentative de conversion pour lâcher ses alliés humains.
Cormac Wallace peut ensuite boucler son histoire par un happy end de cohabitation robots libres-humains non sans savoir précisément si la conscience d’Archos a finalement été complétement éradiquée de la Terre…
En conclusion, roman original salué par les plus grand spécialistes du genre comme Stephen King et Steven Spielberg, « Robocalypse » est le type même de roman d’anticipation finalement assez classique ayant le mérite de décrire de manière particulièrement détaillée et pratique comment les robots civils et militaires finiraient par se retourner contre leurs créateurs.
Rien de bien neuf sur ce thème déjà traité dans les Terminator mais une approche cette fois plus scientifique de cette guerre hommes-machines se soldant par cette conclusion se voulant rassurante : la capacité à s’adapter de l’homme prévaudra toujours sur celle de ses concurrents… et on peut se demander jusqu’à combien de temps encore vivrons nous dans cette illusion ?

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