THX 1138 (George Lucas)


Peu de gens savent finalement que bien avant le premier Star wars, George Lucas alors sortant de ses études de cinéma réalisa son premier long métrage appelé « THX 1138 ».

Produit en 1970 par son ami Francis Ford Coppola,  « THX 1138 » introduit dès les premières secondes le spectateur dans un univers oppressant de science fiction ou l’homme standardisé, chimiquement contrôlé n’est qu’un maillon élémentaire d’un grand système productif.

THX 1138 (Robert Duvall) est un de ces travailleurs d’un monde sous terrain.

Il assemble toute la journée des barres radioactives à l’aide de pinces manipulatrices dans une enceinte surprotégée surveillée par un poste de contrôle qui voit et entend tout.

Le soir il rentre dans son logement retrouver LUH 3417 (Maggie Mc Omie), sa compagne au crane rasé tout comme lui.

Il  se nourrit de médicaments, regarde de stupides programmes holographiques, se masturbe à l’aide de machine et effectue la prière avec LUH devant une sorte de prêtre également holographique.

Mais THX 1138 ne supporte pas cette vie abrutissante et aspire à plus de liberté.

Poussé par LUH  à la rébellion contre le système, il ne prend plus ses traitements, brave les interdits en ayant un rapport sexuel avec elle.

La réaction du système est brutale et rapide.

THX se voit séparé de LUH mais il supporte il pas qu’on lui enlève sa présence.

Son comportement devient alors déviant et entraine un accident à l’usine de nucléaire.

Il est jugé expéditivement incurable et condamné à être retraité.

Commence alors une sorte de purgatoire pour THX.

Enfermé dans une immense pièce blanche sans aucun relief ni objet, il est inlassablement épié et torturé par des policiers robots au visage de masque impassible.

Dans sa prison, il rencontre d’autres détenus comme lui, SEN 5241 (Donald Pleasance) et un hologramme noir nommé SRT (Pedro Colley) qui leur permet de s’enfuir.

Les trois hommes se retrouvent donc en cavale et pourchassés par les policiers robots.

Seul parmi eux, THX qui comprend que LUH a été exécutée, parvient à aller au bout de sa révolte en quittant le monde sous terrain après une mémorable course poursuite voiture contre moto.

Le film se termine sur la vision de THX enfin à l’air libre d’un monde en apparence désertique et baigné d’une lumière solaire quasi surnaturelle.

En conclusion, « THX 1138 » est un film impressionnant malgré son manque de moyens et intéressant dans son propos inspiré des visions totalitaires futuristes des romans de George Orwell ou d’Aldous Huxley.

Son esthétique froide et austère pourra rebuter certains et sembler bien sinistre mais le monde que décrit Lucas est ici à cette image, sans lumière, sans couleur, sans variété, privé de pulsions vitales et dominé par un pouvoir politique totalitaire s’appuyant sur une science castratrice.

Le reproche principal qu’on pourrait faire au film est un certain manque de rythme et un aspect parfois contemplatif dans certaines scènes.

Seul la scène finale avec la course poursuite entre une Ferrari customisée en engin du futur et des policiers robots juchés sur des motos montre un aspect embryonnaire du talent de Lucas pour ce type de scènes qui contribueront à sa renommée par la suite.

Finalement peu connu car trop intello, austère et empreint d’idées d’extrême gauche, « THX 1138 » est film à découvrir ou à redécouvrir avec plaisir.

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