La mule (Clint Eastwood)
A la fin de l'année 2018, Clint Eastwood surprend en sortant un nouveau film « La mule » dans lequel il interprète le premier rôle, après 9 ans d'absence depuis « Grand Torino ».
Inspirée d'une histoire vraie, « La mule » montre Earl Stone (Clint Eastwood) un vieil homme passionné d'horticulture, devenir passeur pour le compte d'un cartel mexicain après avoir connu des problèmes financiers.
Earl, surnommé « Tata » par ses nouveaux associés, n'attire pas l'attention dans son vieux pickup et n'a pas peur de faire des kilomètres dans tout le pays pour livrer à l'endroit indiqué une cargaison dont il ignore tout.
L'argent ne tarde pas à revenir et ses relations familiales toujours tendues tendent à s'améliorer, notamment avec son ex femme Mary (Dianne West) qui lui reproche de l'avoir négligés toute sa vie au profit de sa passion.
Fraichement arrivé à Chicago, Colin Bates (Bradley Cooper) un agent de la DEA est sommé par son chef Carl (Lawrence Fishburne) de faire des résultats.
Aidé par Trevino (Michael Pena), Colin parvient à coincer Gustavo (Clifton Collins Jr) un des membres du cartel obligé de coopérer avec eux pour leur donner des informations précieuses sur l'organisation pour laquelle il travaille.
Ensemble ils effectuent un patient travail pour remonter toute la filière.
Pendant ce temps la, les succès de Earl attirent l'attention des chefs du cartel qui lui confient des courses toujours plus importantes.
Julio (Ignaccio Serricchio) est envoyé sur place pour le superviser mais il a bien du mal à imposer sa discipline stricte au vieil homme qui aime prendre son temps et faire des détours avant de livrer.
Bon an mal an, Earl gagne la confiance de Julio et rencontre Laton (Andy Garcia) le chef mexicain du cartel qui l'invite à une soirée alcoolisée ou deux femmes lui sont dévolues pour son « bien être ».
Mais l'étau ne tarde pas à se refermer sur Earl qui sans le savoir est dans le collimateur de la DEA.
Il échappe par chance à une première opération qui touche un dealer de petite envergure aimant jouer les gros bras puis échange dans un café avec Bates en lui exposant ses regrets et insistant sur l'importance à accorder à la famille.
Lorsqu'il échappe à la surveillance des nouveaux chefs du cartel qui ont liquidé Laton, pour se rendre au chevet de Mary mourante jusqu'à assister à ses derniers jours, Earl se sait sous la menace d'une condamnation à mort.
Il échappe de justesse à la mort immédiate lorsque ses bourreaux découvre la raison de son absence et lui accordent une dernière livraison.
Bates finit néanmoins par l'intercepter.
A son procès, Earl reconnaît les faits, plaide coupable et va en prison cultiver ses fleurs pour payer sa dette à la société.
En conclusion, « La mule » est film épuré et magnifiquement réalisé montrant qu'à près de 90 ans, Clint Eastwood a encore des choses à dire devant et derrière la caméra.
Avec une histoire simple mais d'une grande force, Eastwood véhicule un message fort que bon nombre d'obsédés du travail et de la réussite feraient mieux d'écouter avant de s'en mordre les doigts.
En vieil homme devenu passeur, il semble ici expier le terrible sentiment de culpabilité qui finit par le ronger jusqu'à attendre la fin inéluctable conduisant à la mort ou à l'emprisonnement.
Un Eastwood majeur, magnifique et surprenant.
Chapeau bas l'artiste !
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