Joker (Todd Phillips)

Sensation de l'automne 2019, « Joker » de Todd Phillips.
Nous sommes à Gotham city, un étrange miroir du New-York des années 80 : une ville sale, dangereuse ou le chômage touche de plein fouet les habitants.
Arthur Fleck (Joaquin Phoenix) est un quadragénaire souffrant de problèmes mentaux, notamment un rire irrépressible qui l'assaille en période de stress.
Il exerce le métier de clown et vit seul avec sa mère Penny (Frances Conroy) malade dans un immeuble décrépi.
Son seul rêve dans l'existence est de devenir comique et de passer dans l'émission populaire du présentateur Murray Franklin (Robert De Niro).
Après une agression, Arthur se laisse convaincre par son collègue Randall (Glenn Fleshler) de porter un revolver mais l'arme lui échappe durant une représentation avec des enfants malades et il est brutalement licencié.
Privé de ses médicaments en raison de coupes budgétaires et furieux de cette injustice, Arthur laisse exploser sa colère dans une rame de métro et tue trois golden boys qui le molestaient.
Ce crime fait sensation dans la presse car il s'agissait d'employés de Thomas Wayne (Brett Cullen) le riche industriel se présentant aux élections.
Alors que Wayne défend la mémoire de ses employés un mouvement social prend de l'ampleur, se réclamant du geste du clown tuant des riches.
Arthur se sent valorisé, d'autant plus qu'il fréquente une jolie voisine Sophie Dummond (Zazie Beetz) qui le pousse à persévérer dans la voie artistique.
Malheureusement ses débuts sur scène sont calamiteux en raison de son trac et Franklin l'humilie dans son show en reprenant des séquences de son spectacle raté.
Arthur tombe sur une lettre envoyée par Penny à Wayne en lui réclamant une aide en raison de leur relation passée et du fait qu'il est son fils.
Choqué, Arthur décide d'aller demander des comptes au milliardaire et tombe sur son fils Bruce dans le jardin de la grande propriété des Wayne.
Il est chassé sans ménagement par le majordome qui nie toute appartenance familiale.
Mais Arthur persévère, parvient à approcher Wayne dans les toilettes d'un cinéma privé et lui pose ses questions en direct.
La vérité qu'il reçoit est brutale : sa mère est folle, l'a adopté et maltraité.
L'asile d'Arkham dans lequel elle a été internée ne fait que confirmer les dires de Wayne.
Cette fois la violence du Joker atteint des sommets : il tue sa mère internée à l’hôpital après un AVC, tue Sophie avec qui il entretenait une relation imaginaire et sa fille, puis élimine Randall mal à l'aise après une descente de police.
Il échappe à deux policiers en lâchant une foule hystérique de manifestants grimés en clowns sur eux puis se rend à l'invitation de Murray pour son show.
Grimé en clown et armé, il répand vite un malaise dans l'émission et finit par abattre le présentateur après avoir avoué ses crimes.
Arrêté, il est finalement libéré par une insurrection populaire et prend la tête du mouvement de révolte des clowns.
Lors de l'émeute, les Wayne sont agressés en sortant d'un cinéma et abattus sous les yeux de leur fils, futur Batman.
A Arkham ou il est interné, le Joker savoure une dernière fois cette ultime blague de son rire glaçant.
En conclusion, « Joker » est sans nul doute LE plus grand rôle de la carrière déjà exceptionnelle de Joaquin Phoenix, surpassant la performance déjà fantastique de Heath Ledger dans « The dark knight ».
Amaigri à l’extrême, Phoenix rend plus humain et pitoyable le personnage de criminel psychotique de Batman, en expliquant l'origine de sa démence, une maladie mal soignée et surtout le contexte de pauvreté et de violence de Gotham comme catalyseur à son éclosion.
Un anti-film de super héros donc, très noir, dérangeant et malsain pour explorer la richesse d'un des personnages les plus complexe et intéressants de l'univers DC.
Bravo Philipps ! L'Oscar pour Phoenix !

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