Panique (Isabelle Sorente)

Troisième ouvrage d'Isabelle Sorente chroniqué ici, « Panique » sort en 2006.

« Panique » est un roman difficilement classable narrant le parcours de trois amis, élèves de Polytechnique, décidés à ne pas entrer dans le rang.

Le plus âgé d'entre eux, Jérôme a lui déjà franchi le pas et se morfond dans un emploi chez son beau-père Henri-Pierre Picq, président de la florissante société de conseil en finances Interconsulting.

Malheureux à en crever, Jérôme écrit la nuit pour tenter d'apaiser son mal-être dévorant.

Ceci ne suffit pourtant pas puisqu'après l'apparition de Mandès, un géant excentrique qui vient troubler une conversation avec son amie Adèle, Jerome a un accès de folie dans un café parisien du Vieme arrondissement de Paris.

Cet accès semble contagieux et atteint d'autres clients et passants, atteints de la même démence, ce qui laisse supposer l'existence d'une drogue injectées dans les consommations.

Le destin « tout tracé » qui les attend pousse Roman et Adèle à tenter une action commando visant à frapper un grand coup en détournant le discours en direct du Président de la République.

Juché sur le toit d'une tour, ils parasitent la retransmission et sème la confusion dans le pays.

La riposte ne se fait pas attendre et Roman est arrêté par la police qui le considère comme un dangereux terroriste.

Flanqué de Soma, un colosse taciturne et de Lycaon, un bel éphèbe déroutant, Mandès réapparait et explique son projet fou à Wurtz, le directeur d'un agent de publicité : louer toutes les affiches de Paris pour une campagne de publicité choc.

Cet homme étrange semble doté du pouvoir d'influencer les esprits des gens en leur imposant des hallucinations effrayantes comme il en fait la démonstration à Wurtz.

Les choses ne s'arrangent pas pour Jerome qui survit à un suicide et marche avec la tête dans sa main et sème la terreur chez Interconsulting puis dans le métro ou sa retraite ne passe pas inaperçue.

La vague de panique voulue par Mandès, incarnation du dieu Pan, se propage dans Paris, augmentée d'une action d'un groupe de marginaux commandé par Slut, qui diffuse un gaz inoffensif mais coloré dans la ville.

Les gens deviennent fous, sautent dans la Seine puis lynchent Mandès et Lycaon.

Profitant la confusion, Adèle libère le malheureux Roman de sa prison et tous assistent à la diffusion de l'essence de Pan et Lycaon dans l'atmosphère finissant de livrer la planète au règne de la Folie.

En conclusion, « Panique » est un roman un peu fou narrant l'incursion de la folie symbolisée par l'arrivée le dieu mythologique Pan invoqué par un jeune cadre désespéré.

Incarné sous les traits d'un humain excentrique et de ses comparses, Pan change l'ordre du monde et brise le règne de la Raison.

Malgré l'imagination de l'auteure et la qualité de son écriture, je ne suis pas parvenu à mon grand regret à m'attacher aux personnages de jeunes bourgeois paumés et à me passionner pour l'intrigue.

Dommage, car « Panique » porte en lui une réelle charge subversive à laquelle je ne suis pas insensible.

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