Panique (Isabelle Sorente)
« Panique » est un roman
difficilement classable narrant le parcours de trois amis, élèves
de Polytechnique, décidés à ne pas entrer dans le rang.
Le plus âgé d'entre eux, Jérôme a lui déjà franchi le pas et
se morfond dans un emploi chez son beau-père Henri-Pierre Picq,
président de la florissante société de conseil en finances
Interconsulting.
Malheureux à en crever, Jérôme écrit
la nuit pour tenter d'apaiser son mal-être dévorant.
Ceci ne suffit pourtant pas
puisqu'après l'apparition de Mandès, un géant excentrique qui
vient troubler une conversation avec son amie Adèle, Jerome a un
accès de folie dans un café parisien du Vieme arrondissement de
Paris.
Cet accès semble contagieux et atteint
d'autres clients et passants, atteints de la même démence, ce qui
laisse supposer l'existence d'une drogue injectées dans les
consommations.
Le destin « tout tracé »
qui les attend pousse Roman et Adèle à tenter une action commando
visant à frapper un grand coup en détournant le discours en
direct du Président de la République.
Juché sur le toit d'une tour, ils
parasitent la retransmission et sème la confusion dans le pays.
La riposte ne se fait pas attendre et
Roman est arrêté par la police qui le considère comme un dangereux
terroriste.
Flanqué de Soma, un colosse taciturne
et de Lycaon, un bel éphèbe déroutant, Mandès réapparait et
explique son projet fou à Wurtz, le directeur d'un agent de
publicité : louer toutes les affiches de Paris pour une
campagne de publicité choc.
Cet homme étrange semble doté du
pouvoir d'influencer les esprits des gens en leur imposant des
hallucinations effrayantes comme il en fait la démonstration à
Wurtz.
Les choses ne s'arrangent pas pour
Jerome qui survit à un suicide et marche avec la tête dans sa main
et sème la terreur chez Interconsulting puis dans le métro ou sa
retraite ne passe pas inaperçue.
La vague de panique voulue par Mandès,
incarnation du dieu Pan, se propage dans Paris, augmentée d'une
action d'un groupe de marginaux commandé par Slut, qui diffuse un
gaz inoffensif mais coloré dans la ville.
Les gens deviennent fous, sautent dans
la Seine puis lynchent Mandès et Lycaon.
Profitant la confusion, Adèle libère
le malheureux Roman de sa prison et tous assistent à la diffusion de
l'essence de Pan et Lycaon dans l'atmosphère finissant de livrer la
planète au règne de la Folie.
En conclusion, « Panique »
est un roman un peu fou narrant l'incursion de la folie symbolisée
par l'arrivée le dieu mythologique Pan invoqué par un jeune cadre désespéré.
Incarné sous les traits d'un humain
excentrique et de ses comparses, Pan change l'ordre du monde et brise
le règne de la Raison.
Malgré l'imagination de l'auteure et
la qualité de son écriture, je ne suis pas parvenu à mon grand
regret à m'attacher aux personnages de jeunes bourgeois paumés et à
me passionner pour l'intrigue.
Dommage, car « Panique »
porte en lui une réelle charge subversive à laquelle je ne suis pas
insensible.
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