César Birotteau (Honoré de Balzac)

Publié en 1837,  « César Birotteau » est un des nombreux classiques d’Honoré de Balzac prenant place à Paris en 1818 pendant l’époque de la Restauration.

Le personnage principal est César Birotteau, provincial venu de Tours sans un sou ayant réussi dans le commerce de la parfumerie à la force de son travail et de sa ténacité.

Grisé par sa propre réussite et par son poste d‘adjoint au maire du deuxième arrondissement de Paris, l’honnête Birotteau devenu un florissant bourgeois perd peu à peu pied et se laisse entrainer dans un train de vie excessif par rapport à sa richesse réelle.

Dupé par ses relations notamment le notaire Roguin criblé de dettes, Birotteau se laisse convaincre d’engager toutes ses économies sans aucune garantie dans une affaire de spéculation immobilière autour de terrains près de la Madeleine.

Dans cette ténébreuse affaire, se lient également  Du Tillet son ancien commis renvoyé pour vol devenu un banquier influent et son homme de paille Claparon, escroc se faisant passer pour un banquier.

Inconscient du péril qui le guette, Birotteau aidé par le chimiste Vauquelin décide de lancer une huile révolutionnaire pour soigner le cuir chevelu et charge son commis Popinot d’ouvrir un deuxième magasin.

Honnête, intelligent, travailleur et espérant obtenir par sa réussite la main de Césarine la fille de son patron, Popinot accepte cette offre.

Au zénith de sa confiance, Birotteau décide de donner un bal fastueux pour célébrer l’attribution de sa légion d’honneur, et engage architectes, peintres et maçons qui devront créer un somptueux décor dans un appartement loué à Molineux, un détestable propriétaire avide au gain.

Ce bal donné devant les notables et certains membres de la petite noblesse marque l’apogée de la carrière commerciale de Birotteau sur lequel l’abominable piège financier se referme après la fuite de Roguin avec l’argent qui lui avait été confié.

Ruiné et choqué psychologiquement par la trahison de celui qu’il estimait comme un ami, Birotteau devient alors un gros gibier traqué par ses créanciers Du Tillet, Claparon, Moulineux et Grindoit.

Ses tentatives d’obtenir le rachat de ses dettes par les affreux banquiers Keller et Nucingen se soldent par d’horribles humiliations qui le font déchoir du rang qu’il occupait quelques semaines auparavant.

Son ennemi le plus implacable reste Du Tillet, qui mu par une haine viscérale contre l’homme qui le prit en flagrant délit de lâcheté et de convoitise pour sa femme Constance, s’ingénie à torturer lentement son ancien patron en ruinant tous ses efforts auprès des financiers.

Alors que Birotteau  se voit contraint de déposer le bilan et de passer devant le Tribunal de la Chambre de Commerce, plusieurs personnages vont contribuer à son salut.

L’ancien commerçant Pillerault, oncle de Constance, va aider de ses conseils avisés César à user du droit pour gagner son procès contre ses créanciers et se rétablir auprès du Tribunal puis la bonne âme Popinot, enrichi par le succès phénoménal de l’huile pour cheveux, acceptera contre la promesse de la main de Césarine de renflouer une partie de ses dettes.

Le sauvetage de Birotteau sera enfin parfaitement complet avec l’intervention de Louis XVIII eu personne qui l’aidera financièrement en raison de son passé de royaliste.

En conclusion, « César Birotteau » est l’archétypique du roman Balzacien construit autour de personnages vertueux, purs, simples et innocents manipulés par une multitude de créatures amorales mues par le vice et l’appât du gain.

Les trois quarts du roman narrant la mise en place de l’affreux piège puis l’atroce calvaire du commerçant sont en réalité bien pénibles à endurer psychologiquement et pris dans pareil gouffre de noirceur, on est au final surpris de cette subite issue heureuse.

C’est sans doute cette fin heureuse et le fait que César ne s’est pas perdu par ses sentiments mais par sa propre vanité qui font de « César Birotteau » une œuvre moins puissante à mes yeux que « Le Père Goriot » .

Autre écueil de taille pour apprécier le roman, le jargon du monde bancaire de l’époque qui rendent les complexes manipulations financières assez impénétrables pour le profane que je suis.

Malgré ces quelques critiques, « César Birotteau » reste un puissant drame psychologique ou éclate tout le talent de Balzac pour dépeindre la cruauté des mœurs des bourgeois de son époque.

Commentaires