La grande nageuse (Olivier Frébourg)

En 2014, l’éditeur-écrivain Olivier Frébourg publie « La grande nageuse ».
Ce court roman on le devine fortement autobiographique raconte la liaison passionnée dans les années 80-90 de deux Bretons vivants originaire de Quiberon.
Entouré par la mer, l’homme qui est fils de marin embrasse par atavisme familial la même carrière mais entre à l’École navale pour intégrer la Marine nationale.
Mais il demeure en réalité agité par deux fortes passions, l’une pour la peinture qu’il peut exercer lors des ses périodes de calme au cours de ses longues traversées, l’autre pour Marion, une eurasienne issue d'un mélange d’un breton et d’une vietnamienne.
Grande, athlétique et dotée d’une beauté atypique fruit de son métissage, Marion fascine l’homme qui en fait fréquemment le sujet de ses peintures.
Les deux amants sont liés par une même passion pour l’élément liquide, même si Marion plus secrète la vit au travers de longues séances de natation.
Même la première affectation en Martinique ne vient pas briser leur couple, puisque Marion préparant une thèse sur le latin ancien parvient à rejoindre celui qui deviendra son mari.
Aux Antilles, le couple vit une période bénie que l’éclatement de la Première guerre du Golfe ne viendra pas briser.
Bercé par la sensualité et l’indolence des tropiques, l’homme donne libre court à sa passion pour la peinture tandis que la secrète Marion effectue de longues séances de natation entre deux lectures.
Une fille Louise, nait de cette union mais à Brest ou le marin a été réaffecté avec un poste de commandement sur des navires de formation.
Malgré un voyage au Vietnam sur la trace des ancêtres de Marion et un sauvetage mouvementé en pleine mer d’un navire de pêche en détresse, le couple se sépare insensiblement, Marion se consacrant à présent à un nouveau passe temps envahissant l’apnée en mer, tandis que le narrateur réhabilite un vieux chantier naval pour le reconvertir en atelier de peinture.
Puis alors qu’une offre alléchante d’un agent parisien lui donne l’occasion d’enfin quitter la Marine pour vivre de sa réelle passion, le narrateur apprend lors d’une de ses dernière sorties en mer la mort de sa femme tuée dans un accident d’apnée.
En guise de double peine, il découvre également qu’elle le trompait avec son moniteur d’apnée, ce qui n’altère en rien le puissant sentiment amoureux qu’il porte à celle qui était malgré tout la femme de sa vie.
En conclusion, « La grande nageuse » est un bouquin prodigieusement assommant de part le vide de son propos et le puissant narcissisme de son auteur dont les deux axes principaux de la vie : la peinture et la mer, se révèlent à mes yeux particulièrement ennuyeux.
Même l’histoire d’amour censée être le point « émouvant » du roman est racontée de manière froide et distante, à l’image de l’héroïne renfermée et sophistiquée.
Aucune excitation, aucune émotion, aucun plaisir, « La grande nageuse » prend l'eau de toute part et barbe autant qu’une journée entière passée sous la pluie bretonne.

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