Le cabinet des antiques (Honoré de Balzac)

Publié en 1838, « Le cabinet des antiques » est souvent accolé à « La vieille fille » paru peu de temps auparavant.

Son cadre est originellement le même, avec une farouche lutte entre Libéraux et Nobles dans une petite ville de Province en pleine période de Restauration.

Du point de vue de Balzac qui montre quelques sympathie pour le style élégant et raffiné des nobles, l’assaillant revêt les traits du parvenu Du Croisier, redoutable homme d’affaire de Province ayant pour but de ruiner la famille d’Esgrignon a qui il voue une haine farouche depuis que le marquis lui a refusé la main de sa sœur Armande.

Du Croisier cherche le point faible de ses rivaux et le trouve avec Victurnien le fils du marquis, jeune homme impétueux et immature incapable de gérer le patrimoine de sa famille.

Malgré l’aide de Chesnel, le fidèle notaire de la famille, Victurnien commet erreurs sur erreurs et est envoyé à Paris dans l’espoir que le Roi Louis XVIII lui trouve une situation dans l’armée ou dans l’administration.

Mais les excès de la vie mondaine de Paris ne réussissent pas au jeune homme qui s’éprend de Diane de Maufrigneuse une superbe jeune princesse percluse de dettes.

Au contact de Diane, Victurnien accumule les dettes et se jette tête baissé dans le piège que lui tend Du Croisier, en l’amenant à imiter sa signature pour obtenir une lettre de change des puissants banquiers Keller.

Profitant des ses appuis au sein de l’administration judiciaire, Du Croisier utilise le Président du tribunal et un avocat corrompu pour faire arrêter le jeune homme et mener son procès sans avertir le Procureur du Roi.

Alerté de la tragédie, Chesnel se ligue avec Armande pour sauver son jeune maitre du discrédit et d’une justice expéditive.

Aidé finalement de la capricieuse comtesse, il manœuvre les membres du jury, l’ambitieux Camusot et l’original Blondet qui s’allient à lui en échange de privilèges pour eux même ou leur famille.

Mais ce qui fait basculer le rapport de force est le ralliement de Madame Du Croisier, touchée par l’aspect religieux du repentir par Chesnel, qui accepte de trahir son mari pour ne pas commettre une injustice contre un brave garçon écervelé.

Même si Victurnien est finalement tiré du piège mortel par son fidèle serviteur, il ressort très affaibli de l’affaire et se voit contraint de délaisser sa belle maitresse pour retourner mener une vie sans éclat en Province.

Du Croisier finira par faire épouser à sa niéce un Esgrignon et scellera l’alliance entre Nobles désargentés et Bourgeois arrivistes en quête de respectabilité.

En conclusion, construit sur un fort antagoniste entre deux forces du XIX iéme siècle, « Le cabinet des antiques » est un roman bien mené rappelant par instant les mésaventures de « César Birotteau » provincial se brulant les ailes à Paris.

En faisant des Nobles une race déclinante, privée de richesses, de pouvoirs et donc condamnée à terme à disparaitre, Balzac montre ses sympathies et donne le mauvais rôles aux Bourgeois dominateurs et arrivistes.

Même si je n’ai aucune sympathie pour les Nobles et n‘a pas aimé le rôle de chien fidèle de Chesnel, j’ai trouvé par la grâce du talent de l‘auteur, quelque chose de grandiose et pathétique dans ce déclin.

Malgré ses qualités et une efficacité certaine, « Le cabinet des antiques » trop prévisible, ne fait pas partie pour moi des plus grandes œuvres de Balzac.

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