L’égoïste romantique (Frédéric Beigbeder)



Après un « Windows on the world » moins personnel et salué par la critique, le dandy énervant se recentre sur ses éternels problèmes existentiels et décide d’écrire une auto fiction sous la forme d’un journal écrit durant les années 2000-2002, « L’égoïste romantique ».

Usant du personnage d’Oscar Dufresne, écrivain trentenaire parisien célibataire lui ressemblant beaucoup, Beigbeder relate jour après jour ses réflexions autour de sa vie décevante et dissolue.

Tenaillé par son incapacité à aimer, Oscar sort continuellement dans les endroits les plus branchés de Paris et du Monde pour s’étourdir dans un tourbillon de fêtes, de rencontres féminines éphémères, mais aussi d’alcools et de drogues comme la cocaïne, sa substance de prédilection.

Au milieu des ces récits de noctambule blasé, surnage une intrigue amoureuse, ou le jeune homme après avoir douloureusement rompu avec une certaine Claire courtise Françoise l’ancienne maitresse de son amie Ludo, lui-même mal marié et père de famille frustré.

Oscar est attiré par Françoise car c’est comme lui une femme névrosée, indépendante et sexuellement très libérée.

Ainsi le duo partagera une vie sexuelle débridée aux quatre coins du monde dans les boites de nuit branchés et les clubs échangistes.

Amoureux dompté, Oscar éprouvera un frein à sa soif insatiable de conquêtes féminines de préférences jeunes jusqu’à la rupture finale le ramenant à son point de départ.

En conclusion, « L’égoïste romantique » est un roman sans réelle structure ou histoire ou Beigbeder retombe dans sa spécialité, la complainte égo maniaque.

L’écrivain nous en met plein la vue en citant tous les lieux branchés ou il se rend en compagnie des ses amis du show bizness comme Thierry Ardisson, Yann Moix, Elisabeth Quin ou Edouard Baer, même si en réalité pour le lecteur que je suis cet étalage de snobisme ne produit aucun effet.

Des grandes villes comme Rome, Barcelone, Berlin, Istanbul ou Moscou, Beigbeder ne semble avoir retenu que les night clubs et la plastique des jeunes filles.

Éternel insatisfait, torturé compulsif, obsédé comme tous les trentenaires par la jeunesse qui s’en va, Beigbeder comprend que la richesse et sa célébrité ne suffisent pas à le rendre heureux, à le stabiliser affectivement.

Mais comme il le reconnait lui-même, cette lucidité touchante ne suffit pas à lui faire changer radicalement de mode de vie et le laisse se complaire dans ce tourbillon d’invitations lors de soirées spéciales organisées par des magazines à succès.

En l‘absence de trame ou porte de sortie, « L’égoïste romantique » fait du surplace en meublant le vide de quelques jolies phrases ou traits d’humour qui ne suffiront pas à le rendre intéressant.

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