Les démons de Paris (Jean-Philippe Depotte)

Littérature fantastique avec « Les démons de Paris » de Jean-Philippe Depotte.
Sorti en 2010, ce premier roman se déroule dans le Paris du début du Xxième siècle, dans lequel Joseph Sterbing, un prêtre « implexe » capable de converser avec les morts, se retrouve impliqué dans un complot fou visant à faire assassiner le tsar de Russie Nicolas II, venu rendre visite à son homologue Victoire Desnoyelles, présidente de la France.
A l’origine du complot, Lucrèce, une jeune militante socialiste adepte de pratiques occultes, qui aidée par son père adoptif Gérard Encausse dit Papus, implexe lui aussi, invoque des Enfers le démon Baphomet pour en finir avec le règne du tsar et laisser la place libre à Lénine, qui piaffe d’impatience avec ses partisans.
Même si le très rationnel Lénine présent également clandestinement à Paris n’approuve pas ce plan délirant, ceci n’arrête pas Lucrèce et Papus, mais la cérémonie prend un tour inattendu  lorsque Elois, le frère policier de la petite amie de Joseph, attiré par le tapage est également happé en Enfer avec David, l’humain sacrifié pour faire venir Baphomet sur Terre.
Prévoyante, Desnoyelles tout en laissant officiellement l’Okhrana assurer la sécurité du tsar, prend contact avec un criminel appelé le Grand Khan, qui semble être le patron de la pègre parisienne, pour veiller à ce que rien ne lui arrive.
Le Grand Khan, un homme étrange redouté de tous, semble lui aussi doté de pouvoirs occultes mais plie face à Desnoyelles en réalité le seule à pouvoir le contrôler par sa voix comme Lucrèce contrôle Baphomet.
Lorsque Elois et David, découvrent les Enfers en profitant d’une vague ressemblance du visage plastique de David avec Baphomet, ils comprennent que les Anges ont pris le contrôle du Tartare, après que son seigneur Bélial, se soit exilé sur Terre sous les traits du Khan, seul Baphomet pouvant ramener l’équilibre en le tuant.
Sur Terre, Joseph se débat entre les hommes de l’Okhrana, les révolutionnaires russes et les adeptes du Khan et profite d’une proximité établie avec Lucrèce blessée par balle, pour négocier auprès du Khan apeuré par une tentative d’assassinat de Baphomet qui a couté la vie à Papus, le retour de Raymond, un mutilé de la guerre seul capable d’effectuer les complexes réglages de la machine permettant de passer des Enfers au monde réel.
Mais Raymond est à son tour enlevé par le Russes, car Raspoutine l’allié du Tsar désire l’employer à des fins personnelles.
Baphomet retrouve le tsar dans les dédales du métropolitain fraichement inauguré et tente d’effectuer sa double mission : l’assassiner ainsi que le Khan également présent.
Il échoue pourtant, ne parvenant qu’à le blesser et se fait tuer par Joseph qui lui tire une balle dans le crane. Alors que le processus de cheminement vers les Enfers est en mis en œuvre,  Elois rencontre une implexe nommée Marie qui se sacrifie afin de lui permettre de revenir sur Terre mais l’ange Gabriel profite également du passage quand Bélial reprend lui aussi le chemin de son royaume d'origine.
Ainsi, si l’équilibre est rétabli dans l’outre-monde, sur Terre, Lucrèce utilise les pouvoirs de l’Ange pour favoriser la révolution de Lénine et la chute du Tsar.
Quant à Desnoyelles sans l’emprise du Khan, sa chute n’en est que plus lourde.
En conclusion, « Les démons de Paris » est une œuvre qui m’a profondément ennuyé avec ses personnages à la psychologie faiblement développée et ses continuels passages entre monde de l’au-delà et présent. L’idée d’ancrer le récit dans un cadre historique est à la base bonne mais arriver à la conclusion que Lénine a été soutenu par des forces occultes, notamment l’Ange Gabriel pour arriver à ses fins finit par devenir ridicule.
Malgré donc une atmosphère inspirée des aventures d’Adèle Blanc-Sec et une action trépidante, « Les démons de Paris » est pour moi un soufflet fantastique qui se dégonfle assez rapidement.

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