Michel Strogoff (Jules Verne)

« Michel Strogoff » est lui aussi un classique de la littérature du roman d’aventure, preuve que Jules Verne aura marqué son temps et le patrimoine littéraire français.
Cette fois le cadre de l’aventure ne se situe que dans un seul pays mais un pays immense la Russie de l’époque des Tsars.
Alors qu’une rébellion couplée à une invasion Tartare déchire l’Est de l’Empire Russe, le Tsar charge un courrier nommé Michel Strogoff d’apporter une lettre pour informer son frère le grand Duc demeuré dans la ville Irkoutsk en Sibérie orientale.
Strogoff va donc devoir accomplir un immense périple de Moscou à Irkoutsk pour mener sa mission à bien tout en voyageant incognito afin de ne pas être arrêté par les espions à la solde des traîtres dirigés par le colonel Ivan Ogareff et Feofar Khan, chef des Tartares.
Strogoff est suivi dans ce voyage par deux journalistes européens, l’un anglais Harry Blount, l’autre français Alcide Jolivet tous deux désireux de couvrir les événements pour leurs journaux respectifs.
Ce duo d’étrangers donnera une coloration quelques peu légère voir comique, ou tout du moins européenne à ce récit souvent dur et cruel.
Pour le passage « romantisme et fleur bleu », Strogoff rencontre de manière un peu téléphonée dans un train une jeune et belle femme du nom de Nadia Fédor, qui cherche à rejoindre son père dissident politique exilé à Irkoutsk.
Au cours des ses aventures, Strogoff traversera toute la Russie en une véritable odyssée Sibérienne, bravant les dangers les plus divers, comme les tempêtes, les moustiques, les ours, les brigands, les espions tziganes, mais surtout les redoutables cavaliers Tartares.
Durant sa mission Strogoff apparaît au début comme une sorte de super héros russe, il est grand, beau, fort, courageux, fidèle à son devoir coute et coute  et de surcroit protecteur envers Nadia.
L’histoire devient plus intéressante lorsque fait prisonnier à Omsk par Ogareff, celui ci lui parvient par un chantage atroce sur sa mère à le forcer à se découvrir et lui brûle les yeux pour le punir de l’avoir balafré au visage.
Strogoff rendu infirme, ne renonce pas pour autant à sa mission et décide de se rendre coûte que coûte à Irkoutsk.
Lors de son errance, le couple rencontre Nicolas Pigassof, qui paiera de sa vie le fait d’avoir sauvé Nadia et favorisé leur évasion.
Ce sacrifice héroïque ajouté à l’horrible mort de Pigassof, enterré vivant avec la tête affleurant au dessus du sol pour etre dévoré par les charognards constitue l’un des passages les plus émouvant du livre.
Strogoff parviendra jusqu'à Irkoutsk et déjouer le stratagème d’Ogareff qui ayant usurpé son identité tentait de livrer la ville assiégés aux Tartares de Féofar.
Ayant pleuré sur sa mère au moment de son supplice, Strogoff protégé par ses larmes de la lame chauffée à blanc, a en réalité échappé miraculeusement à la cécité.
Il peut donc s’unir à Nadia dont le père a été fort a propos amnistié et couler de jours heureux.
En conclusion j’ai été moins sensible au charme russe de « Michel Strogoff » que prévu, le personnage s’avérant trop parfaitement héroïque et chevaleresque à mes yeux.
D’autre part les ficelles m’ont paru quelques fois assez grosses dans ce récit tout à la gloire de l’Empire du Tsar.
Bien sur le récit est intense, très bien écrit, riche en rebondissement, la description des peuples russes, tziganes ou tartares est intéressante mais je ne suis jamais parvenu à éprouver de réelle empathie pour ce superman russe triomphant sans coup férir de tous les obstacles sans montrer d’autre faiblesse que son amour maternel.
« Michel Strogoff » a apparemment été écrit en 1875 pour la venue du Tsar à Paris et peut etre a t il été trop dans la volonté de plaire, ce qui aboutit à dresser le portrait de personnages un peu trop consensuels à mes yeux.

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