Nouvelles sous ecstasy (Frédéric Beigbeder)

A l’instar de Houellebecq ou Nothomb, Frédéric Beigbeder est l’un des auteurs français les plus lus mais aussi les plus hais, tant  le personnage médiatique peut hérisser par instant même si de mon point de vue son talent est réel.

Publié en 1999, « Nouvelles sous ecstasy » est une des œuvres de jeunesse du trublion qui compile quelques textes parus dans divers magazines (Max, Teknikart ...)  dont le point commun affiché est d’avoir été composé sous l’influence de la drogue appelée ecstasy.

Le ton est résolument décalé, parfois complètement délirant avec un mélange de fantasmes trash et de pensées plus profondes assénées avec un talent explosif et jubilatoire.

Le format très court des nouvelles se prête il est vrai parfaitement bien à ce type d'écriture complètement déjantée..

Éternel écorché vif, Beigbeder y parle du monde de la nuit, de la sexualité, décrit brillamment sa première expérience avec l’ecstasy mais se livre aussi plus personnellement sur ses complexes de jeunesse (autour de la belle explication de texte de la chanson « J’aime regarder les filles » de Patrick Coutin) ou sur le manque de sens de la vie et l’impossibilité de l’amour.

Derrière le personnage de noctambule, de fêtard extraverti en quête d’expériences on comprend en effet que se cache un homme solitaire et mélancolique jusqu’au nihilisme.

En conclusion, j’ai plutôt apprécié  le coté simple, fou, rock‘n‘ roll de « Nouvelles sous ecstasy » .

Bien entendu le contenu de ces nouvelles est assez mince, mais le style brillant, drôle et incisif de Beigbeder fait souvent mouche et se montre très agréable à déguster.

Au delà de la forme assez spectaculaire, le lecteur attentif pourra découvrir les prémisses d’un mal être profond par rapport aux relations humaines et à la vacuité de la société de consommation s’appuyant sur ses valeurs pivots (sexe, argent, pouvoir) pour régir le monde actuel.

A lire donc pour découvrir en mode léger l’univers de l’écrivain.

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